Rien qu’au Mali, au Burkina Faso et au Niger, « des centaines d’entre eux ont été séparés de force de leur famille, tués ou mutilés », s’alarme l’Unicef.
Mais c’est tout le Sahel central qui accuse une « importante augmentation de la violence contre les enfants pris entre deux feux, des centaines d’entre eux ayant été séparés de force de leur famille, tués ou mutilés », précise ce plaidoyer publié à l’appui d’un appel urgent à la levée de 208 millions de dollars (189 millions d’euros) pour financer les opérations de l’Unicef.
Le Mali, où le conflit a éclaté en 2012 avant de se propager, le Burkina Faso et le Niger sont en proie à une alarmante dégradation sécuritaire. Ils sont le théâtre d’une forte poussée djihadiste combattue par les armées nationales et étrangères, de brutalités intercommunautaires et de multiples trafics alimentant la violence. Celle-ci a fait des milliers de morts, combattants et civils, et des centaines de milliers de déplacés.
Dommage causé à l’éducation
« Les femmes et les enfants sont les premières victimes de la violence », dit l’Unicef. En tout, 4,9 millions d’enfants ont besoin d’aide humanitaire. « En novembre 2019, 1,2 million de personnes étaient déplacées », soit un doublement en un an, rapporte-t-elle, et « plus de la moitié étaient des enfants », avec 670 000 d’entre eux forcés de fuir leur foyer. Au Burkina Faso, le nombre de déplacés a été multiplié par cinq.
Dans des pays parmi les plus pauvres du monde, l’agence souligne « l’impact dévastateur » des violences sur l’accès à la nourriture, à l’eau et aux soins, avec un risque accru de propagation de maladies infectieuses qui sont déjà les premières causes de mortalité infantile.
L’agence insiste sur l’étendue du dommage causé à l’éducation. Entre avril 2017 et décembre 2019, sous l’effet d’attaques de plus en plus courantes contre les établissements scolaires, les enseignants et les élèves, les fermetures d’écoles ont été multipliées par six au Sahel central. Plus de huit millions d’enfants de 6 à 14 ans n’y sont pas scolarisés, soit près de 55 % de cette tranche d’âge. La détérioration sécuritaire rend compliquée, dangereuse sinon impossible l’intervention des humanitaires, rappelle l’Unicef. Elle en appelle à toutes les parties pour la protection des enfants et le respect de « l’espace humanitaire ».