Le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Tiébilé Dramé, a abordé plusieurs sujets d’actualité, lors d’une rencontre avec les journalistes, mardi, à Bamako.
Le ministre Dramé, est longuement revenu sur les réserves de la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA) quant à sa participation aux prochaines élections législatives annoncées pour mars, le redéploiement de l’armée reconstituée à Kidal, la remise en liberté provisoire de Amadou Haya Sanogo et co-accusés, la position de l’Etat sur l’ouverture d’un dialogue avec certains chefs terroristes…
Qualifiant de légitimes les réserves de la CMA, Tiébilé Dramé a assuré que ces inquiétudes seront traitées par le gouvernement. «Le dialogue est en cours avec les responsables de la CMA pour discuter des difficultés et sur leurs inquiétudes», a-t-il assuré. Pour lui, cette déclaration des responsables de la CMA est la meilleure illustration de leur «malianeté» et de leur volonté d’intégrer le Mali.
On rappelle que dans un communiqué, rendu public récemment, la CMA a conditionné sa participation aux prochaines échéances électorales à la diligence dans le processus de réorganisation territoriale, à la prise en compte des Régions de Taoudéni et de Ménaka en plus des Cercles d’El-Moustrat et d’Achibogho dont l’organisation territoriale a été adoptée par le gouvernement en Conseil de ministres du 28 février 2018.
Répondant à une question sur la possibilité d’engager le dialogue avec des chefs de groupes terroristes, le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale a indiqué que cela n’était pas la position de l’Etat malien. « Mais, a-t-il rappelé, c’est le Dialogue national inclusif qui a fait des recommandations dans ce sens ». Le Haut représentant du président de la République pour les régions du Centre est dans cette même logique. «Il reste à laisser le temps faire son œuvre, à laisser tout cela infuser pour voir si cela va conduire à un changement d’orientation dans la position du gouvernement», a laissé entendre Tiébilé Dramé.
Le chef de la diplomatie malienne a évoqué aussi le redéploiement de l’armée reconstituée à Kidal. A ce propos, il a révélé que le premier bataillon prévu pour cette région sera composé de 428 hommes repartis de façon paritaire entre les parties signataires de l’Accord pour la paix et la réconciliation. « Et cela, a-t-il soutenu, contribuera à davantage restaurer la confiance ». «Le déploiement de ce bataillon est un acte historique. Nous devons, tous, faire en sorte que cet exercice réussisse », a exhorté Tiébilé Dramé, rappelant que la hiérarchie militaire a fait le déplacement de Gao pour superviser toutes les étapes.
Par ailleurs, le ministre Dramé a souligné que 2020 sera une année importante pour notre pays notamment dans la mise en œuvre des résolutions du Dialogue national inclusif. « Il y a une puissante tendance qui est en marche dans notre pays. Tous les Maliens doivent comprendre la portée de ce qui se passe aujourd’hui dans notre pays», a fait remarquer le chef de la diplomatie malienne, ajoutant que malgré les difficultés, les attaques terroristes et les tentatives de déstabiliser notre pays, il y a quelques raisons d’espérer.
Tiébilé Dramé a assuré que le dialogue continuera avec ceux qui ont participé ou non au Dialogue national inclusif pour que les élections législatives se tiennent dans les meilleures conditions.
En ce qui concerne la remise en liberté provisoire d’Amadou Haya Sanogo et co-accusés, le ministre Dramé a rappelé que la Constitution du Mali assure le droit pour tous, y compris ceux qui, à un moment donné, ont décidé de ne pas en tenir compte.
BD/MD
(AMAP)