C’est du moins l’avis des Sofas de la République qui ont organisé, mercredi dernier, une conférence de presse au Carrefour des jeunes de Bamako, pour donner leur avis sur à la gestion de quatre grands dossiers, ces derniers temps, par celui qui a été plébiscité par les Maliens à la tête de l’État.
La conférence était animée par le porte-parole de l’organisation, Mohamed BATHILY, entouré pour la circonstance de ses proches collaborateurs.
Quatre points essentiels étaient à l’ordre du jour de cette conférence : la libération de certains prisonniers rebelles et la levée des mandats d’arrêts de certains responsables et membres des mouvements rebelles, la candidature de chefs rebelles aux prochaines élections législatives sous la bannière du parti RPM, la récente mutinerie des soldats et sous-officiers dans le camp Soundjata KEITA de Kati et enfin les ‘’multiples déclarations’’ du chef de l’État.
Sur le premier point, le conférencier dira que les Maliens demeurent toujours dans la confusion malgré les explications «trop techniques» des autorités successives, surtout par le nouveau pouvoir en qui les Maliens, dans leur écrasante majorité, ont placé tout leur espoir.
En effet, souligne-t-il, les Maliens ont perçus ces libérations et ces levées de mandat comme une douche froide dans leur dos.
«Les Sofas attendent des autorités des explications sur les raisons de ces actes dans toutes les langues locales afin que le peuple apprenne, comprenne et apprécie, en toute souveraineté, leur impact sur le processus de paix et de réconciliation en cours», a déclaré Mohamed BATHILY.
Sur la mutinerie dans le camp Soundjata, les Sofas se réjouissent de la reprise de la justice par l’État de la prévalence de l’autorité de l’État sur celle d’un groupe d’ex-putschistes.
Les Sofas souhaitent que l’enquête, ouverte par les autorités pour déterminer les causes, les infractions et identifier les auteurs et commanditaires des assassinats, tortures et les disparitions, soit indépendante, impartiale et concluante dans un délai raisonnable.
Concernant la figuration de chefs rebelles sur la liste du parti présidentiel, en vue des législatives à venir, les Sofas estiment qu’une personne qui fait l’objet de poursuite judiciaire, surtout pour des crimes aussi graves que le viol, le massacre, la rébellion et susceptible de condamnation, ne saurait, par éthique, par morale et par décence, être choisie ou figurer sur la liste d’un parti sérieux et républicain aux élections législatives pour bénéficier ainsi de l’immunité parlementaire et échapper à la justice, ne serait-ce que le temps d’un mandat électif.
Les fréquentes déclarations du nouveau président de la République ont également attiré l’attention des conférenciers.
Selon M. BATHILY, le président de la République a multiplié des annonces de mesures de bonne gouvernance et de sanctions pour les contrevenants, depuis son investiture.
Sans être impatients, les Sofas de la République constatent que les voitures de l’État continuent à être utilisés en dehors des heures de service et à d’autre fins, que les conclusions de l’enquête sur les inondations qui était censé être l’une des premières mesures du nouveau chef de l’État, tardent à venir, au point qu’il semble qu’elle n’ait jamais vraiment démarrée; que l’absentéisme dans les services publics va crescendo; que le commerce s’exerce à suffisance dans les services publics…
Par conséquent, les Sofas proposent au chef de l’État et au gouvernement de s’assurer d’abord de disposer des moyens de leur politique avant toute déclaration publique au risque de faire du populisme dont le peuple malien en a été suffisamment servi, depuis le 19 novembre 1968.
Par ailleurs, le conférencier a indiqué que la dernière étape de la campagne des Sofas: «Ma Carte d’électeur, mon Arme», qui vise à sensibiliser les citoyens sur l’utilité de participer aux votes, se déroulerait dans les régions de Kayes, de Sikasso et de Mopti et se terminera par un méga concert à Bamako.
Seuls les détenteurs d’une carte NINA pour ceux qui ont l’âge de voter et d’une carte civile pour les autres auront accès à ces activités festives, a conclu le conférencier.
Par Sidi DAO
Source: info-matin.info