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Les rebelles de Bamako : ce à quoi les flics pourraient s’attendre

Arrêté et mis sous mandat de dépôt le 3 septembre 2021, suite aux enquêtes sur les tueries lors des manifestations du M5-RFP les 10, 11, 12 et 13 juillet 2020 à Bamako, le commissaire divisionnaire Oumar Samaké, commandant de la Force anti-terroriste (Forsat) de la police, a été finalement libéré le même jour vers 18 heures, sous la pression de ses collègues policiers qui étaient venus assiéger la Maison centrale d’Arrêt de Bamako. Certes, le commissaire divisionnaire Oumar Samaké s’est, par la suite, remis à la disposition de la justice en se rendant le 6 Septembre 2021 au Camp I de la Gendarmerie Nationale, mais il faut reconnaître que cet acte honteux pourrait toujours causer à la police d’énormes conséquences.

 

Ceux-là qui sont sensés assurer ou maintenir l’ordre, ont brutalement créé la panique le 3 septembre 2021. Ceux-là qui sont également sensés garantir l’État de droit, ont aussi porté atteinte à la sûreté de l’État en manifestant, armes aux poings, pour libérer de force leur camarade, le commissaire divisionnaire Oumar Samaké, détenu à la Maison centrale d’Arrêt de Bamako. Oui, ceux-là ce sont ces policiers qui ont agi en vrai rebelles au plein cœur de Bamako, créant ainsi la panique et le désordre.

Cette attitude qui n’honore pas du tout ce corps à cause de son niveau d’instruction et sa place dans la stabilité, dans le maintien de l’ordre, ainsi que dans la sécurisation des personnes et leurs biens dans la ville de Bamako et dans les autres grandes villes du pays, pourrait sans nul doute avoir des conséquences sur la police, les jours à venir.

Au-delà des sanctions des autorités qui seront d’ordre administratif et qui peuvent tomber à tout moment, la police pourrait aussi s’attendre au châtiment ou à une réaction sociale venant de la population. D’autant plus que ces derniers temps, interpeler un civil en situation d’infraction grave est devenu un risque non seulement contre la vie de l’agent de l’Etat, mais aussi contre son commissariat. Le cas Ras Bath et celui du jeune Thiam de Lafiabougou au niveau du 5e arrondissement témoignent à suffisance de ce que la population devient également de plus en plus hostile aux interpellations faites par la police, quel qu’en soit le motif.

Pire, les responsables du M5-RFP, les syndicats de la magistrature (SAM ET SYLIMA) et l’Association malienne de Défense des Droits de l’Homme, chacun condamne cet acte et demande que le commissaire divisionnaire Oumar Samaké retourne en prison et qu’on laisse la justice faire son travail en toute liberté et indépendance. Mieux, les magistrats n’entendent pas surtout abandonner l’affaire. « Faute d’actions vigoureuses et vérifiables dans les meilleurs délais contre les auteurs et les complices de cette rébellion, les syndicats des magistrats en tireront les conséquences par des actions syndicales dissuasives pour vaincre toute forme d’atteinte à l’autorité et à l’indépendance du Pouvoir judiciaire…», ont souligné SAM ET SYLIMA dans un communiqué conjoint publié le 04 septembre 2021.

Aujourd’hui, cette police qui devrait agir selon la loi, la respecter et la faire respecter par tous les citoyens tout en sécurisant une justice indépendante, s’est rabaissée au point que l’on se demande si c’est vraiment le même corps qui est réputé d’être l’un des plus instruits des forces de défense et de sécurité. Même si rien ne doit surprendre dans ce pays, ce qui est certain, c’est que les autorités n’ont pas intérêt à cautionner ou tolérer un tel comportement qui pourra très vite les rattraper. Mieux, le nommé commissaire divisionnaire Oumar Samaké s’est rendu seul le 6 Septembre 2021 à la gendarmerie, à la demande du ministre de la Sécurité, le colonel Daoud Aly Mohammedine.

Ousmane BALLO

Source : Ziré

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