Dans un appel lancé au président malien en personne pour qu’il intervienne auprès des autorités algériennes, le président du Conseil de la diaspora malienne Cherif Mohamed Haidara a affirmé que des citoyens “maliens sont dans des conteneurs à Tamanrasset à 50 degrés à l’ombre et on leur refuse même l’accès de leur consul”.
Haidara qui était interviewé dans l’émission Afrik Soir de la chaine Africable a expliqué que “depuis deux semaines, le gouvernement algérien a décidé de rapatrier massivement tous les Africains qui se trouvent en Algérie” et que le traitement qu’infligent les Algériens aux migrants est contraire aux traités signés par l’Algérie sur la protection des droits des travailleurs immigrés et leurs familles.
Ainsi, explique-t-il, c’est depuis le 5 octobre que les rafles ont commencé et que les immigrés sont acheminés vers Tamanrasset où ils sont séparés selon leurs nationalités, “depuis le 5 octobre, quatorze bus sont arrivés à Tamanrasset, ils sont dans un camp”, a affirmé Cherif Mohamed Haidara qui souligne que tout cela se passe dans le silence totale du “gouvernement malien, du gouvernement algérien et de l’Union européenne”.
Au siège de l’ambassade du Mali à Alger, le chargé d’affaires en l’absence de l’ambassadeur, (actuellement en vacances au Mali) a affirmé avoir dépêché un représentant de l’ambassade au centre de Zeralda qui est revenu bredouille.
Sur place, le représentant consulaire malien n’a pas pu rencontrer ses concitoyens et “on nous a notifié que pour le droit de visite, il fallait passer par le ministère des Affaires étrangères”, a expliqué le chargé d’affaires de l’ambassade du Mali.
L’ambassade du Mali a donc demandé au ministère algérien des Affaires étrangères la permission d’accéder aux migrants maliens dans les camps à Zeralda et a aussi envoyé une lettre au wali de Tamanrasset. “Pour le moment nous n’avons pas encore de réponses”, a dit laconiquement le diplomate malien, qui a tenu à souligner que “l’Algérie est un partenaire stratégique du Mali et un pays qui continue à être à nos côtés”
Selon le diplomate malien, la dernière fois qu’une telle opération d’arrestations massives de migrants parmi lesquels de nombreux Maliens a eu lieu en Algérie c’était en décembre 2016.
“Il faut que le gouvernement malien aille au secours de ces Maliens que nous, nous appelons: des soldats économiques”, a exhorté, de son côté, le président du conseil de la diaspora malien Cherif Mohamed Haidara, “le Malien qui est établi à l’étranger apporte plus de 14,5% du PIB du Mali et dépasse largement toutes les aides données au Mali par l’UE, le FMI et la Banque mondiale”.huffpostmaghreb