Les femmes sont prêtes à tout pour avoir des fesses rebondies, y compris à avaler des pilules qui favorisent une forte de prise de poids et qui peuvent avoir des complications graves.
« tassaba, do ! »: Fatim, 36 ans, a souvent entendu ce refrain censé louer le balancement de ses fesses généreuses, un atout de séduction que des Maliennes convoitent au point de risquer leur santé en consommant des produits inadaptés ou dangereux. « Certains regardent, te suivent du regard… Mais d’autres te disent les choses carrément: « Regarde ces fesses! » ou bien « T’en as, hein! ». Ca me vexe (…) Je préfèrerais qu’on me dise que j’ai une jolie silhouette », se plaint Fatim.
Le goût de certains hommes pour les fesses charnues est né d’ »une question culturelle liée à l’esthétique féminine. On aime deviner à travers le pagne des fesses suffisamment bombées », explique l’historien congolais Isidore Ndaywel. Aujourd’hui encore, des femmes « mal loties » complexent, notamment celles qui apprécient les pantalons, robes ou jupes près du corps.
Alors, pour faire illusion, elles trouvent des subterfuges. Oumou raconte: « Quand j’avais 18 ans, j’étais mince et mes amies me disaient que je devais grossir, et que pour ça je devais prendre du C-4 ou du tres-orix « , un médicament qui stimule l’appétit, en vente libre pour une somme modique. La jeune femme assure qu’elle n’a jamais tenté l’expérience.
En revanche, Sitan, 20 ans, tout juste bachelière, s’est laissée tentée après une maladie, qui lui a fait perdre « beaucoup trop de poids ». Elle achète du C-4 « en sirop et en comprimés. Je mets 60 comprimés dans le produit en sirop, je mélange, puis j’en prends avant de dormir. Parfois je ne mélange pas le sirop et les comprimés.
Je le prends une fois par semaine, parfois tous les cinq jours ». Avant de s’endormir, « certaines en avalent 10 comprimés avec une grosse marmite de bouillie de maïs et deux pains, puis s’endorment. Elles peuvent faire ça pendant une semaine, mais elles ne sont jamais sûre que la partie ciblée est celle qui prendra du poids! », ajoute Sitan.
Suppositoire
Certaines femmes ingurgitent même des compléments alimentaires pour animaux ou utilisent comme suppositoire un célèbre bouillon culinaire solide à base d’épices. Awa préfère le concentré de bouillon au C-4: « J’ai vu que je ne pourrai pas supporter les effets du C-4. La somnolence causée par ces « vitamines » ne m’arrange pas ». Cette coiffeuse de 32 ans utilise le « cube » une fois par semaine, et assure qu’il grossit « seulement les fesses ».
Pour Baudouin Buassa, professeur de biochimie et physiopathologie, le « cube » n’a aucun effet sur la corpulence du postérieur et il met en garde contre les autres méthodes qui favorisent une forte prise de poids, voire une obésité. Parmi les complications possibles: « Un infarctus, une artérite des membres inférieurs ou un AVC (accident vasculaire cérébral) », rappelle le Pr Buassa, qui souligne que l’emploi du « cube » par voie anale peut provoquer des « fissures » sujettes à des « risques d’infection ».
Awa ne se rend sans doute pas compte des risques. Ce qu’elle voit, et apprécie, ce sont les hommes qui font les « éloges » de ses formes. « La femme, la vraie femme, c’est les rondeurs »