Les rébellions touareg et arabe ont annoncé jeudi 26 septembre au soir qu’elles suspendaient les négociations avec le gouvernement malien portant sur les territoires du Nord, où vivent essentiellement ces communautés, ce qui fragilise les perspectives de paix durable au Mali.
La question du statut du nord malien, que les mouvements toureg appellent “Azawad”, hérisse les deux camps. Les rebelles souhaitent l’autonomie, dont Bamako ne veut entendre parler.
“Suite aux multiples difficultés de mise en œuvre de l’accord de Ouagadougou causées notamment par le non respect par la partie gouvernementale malienne de ses engagements”, le Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA), le Haut Conseil pour l’unité de l’Azawad (HCUA) et le Mouvement arabe de l’Azawad (MAA), ont “décidé de suspendre [leur] participation aux structures de mise en œuvre du-dit accord”.
Les trois mouvements datent la prise de cette décision au 18 septembre, “à l’occasion de la deuxième réunion du comité de suivi et d’évaluation du dit accord”, expliquent-ils dans un communiqué commun.
DEUX POSITIONS DIAMÉTRALEMENT OPPOSÉES
Ce jour, le MNLA, le HCUA, le MAA et la CMFPR (coordination des mouvements et fronts patriotiques de résistance, qui regroupe des milices Ganda Koy et Ganda Izo, comprenant surtout des communautés noires) s’étaient pourtant engagés, dans une déclaration commune, à unir leurs efforts pour une solution “définitive de la crise dite du nord du Mali”.
Après trois jours de réunion à Bamako, ces groupes, dont certains se sont combattus durant la crise qui a meurtri le Mali entre 2012 et 2013, s’étaient également dits “soucieux de préserver l’unité nationale et l’intégrité territoriale de la République du Mali” et “à ne pas utiliser la violence comme moyen d’expression”.
Mais quelques heures plus tard, le MNLA, via son vice-président Mahamadou Djeri Maïga, affirmait à l’AFP que son mouvement “ne négocierait rien [d’autre] que l’autonomie de l’Azawad”, “ou il n’y [aurait] pas de négociations avec les autorités maliennes”.
Dans le même temps, le président malien Ibrahim Boubacar Keïta (IBK) assurait qu’il ne “[négocierait] jamais l’intégrité territoriale du Mali ainsi que l’unité nationale”. Deux positions diamétralement opposées.
L’accord de Ouagadougou, qui a mis fin à dix-huit mois de crise politico-militaire au Mali, a permis l’organisation de l’élection présidentielle du 28 juillet ayant porté IBK au pouvoir. Un volet de l’accord, dans lequel rebelles et responsables gouvernementaux s’engageaient à respecter l’intégrité territoriale du pays, garantissait la tenue de “pourparlers de paix” soixante jours après l’installation du nouveau gouvernement malien, notamment afin de décider du statut de la région nord