Malaise au Parlement tunisien. En séance plénière, mardi 10 novembre, les députés ont prié à la mémoire de la militante de l’indépendance algérienne Djamila Bouhired, annoncée morte par une élue. A tort.
La vidéo relayée par des médias locaux, montre Yamina Zoghlami, du parti islamiste Ennahda, faisant part de la disparition de l’ex-femme de l’avocat Jacques Vergès l’air attristé. Abdelfattah Mourou, issu de la même formation et qui préside la séance, appelle à réciter la fatiha, la sourate d’ouverture du Coran. Les députés rendent, debout, hommage à la pasionaria du FLN.
« Madame Zoghlami, tu as tué cette femme »
Il ne leur faut pas longtemps pour réaliser leur bourde. « On vient d’être informé par l’ambassade algérienne qu’elle est en vie. (…) Madame Zoghlami, tu as tué cette femme et nous avons lu la fatiha alors qu’elle est encore en vie ! », s’est exclamé Abdelfattah Mourou, également vice-président du Parlement, passablement mécontent. « Qu’est-ce qu’on fait de la fatiha maintenant ? », a-t-il poursuivi, embarrasé, avant de sermonner la députée. « Vérifiez avant de nous demander de réciter la fatiha ».
Circonstance atténuante pour les élus, la rumeur du décès de Djamila Bouhired circule depuis plusieurs jours sur les réseaux sociaux, par le biais notamment de photos accompagnées de message de sympathie envers « une grande combattante ». Née en 1935, Djamila Bouhired est une figure historique de la lutte anti-coloniale, condamnée à mort par la justice française avant d’être graciée et libérée. Le réalisateur égyptien Youssef Chahine lui a consacré un film en 1958, et l’artiste libanaise Fayrouz une chanson.
Source: lemonde.fr