A l’instar de tous les pays africains, le Mali souhaite un accord à l’issue de la COP21 (30 novembre – 11 décembre 2015) qui tienne compte, à la fois, de ses impératifs de développement et de sa faible contribution aux émissions de gaz à effet de serre. Entretien avec Dr. Sacko Modibo, en charge des questions relatives au changement climatique au ministère malien de l’Environnement.
Qu’est-ce que le Mali attend de cette COP21, considérée comme cruciale pour l’avenir de la planète?
Nous espérons un accord juste, ambitieux et équitable qui préserve les principes de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC), notamment celui de la responsabilité commune mais différenciée. Nous souhaitons que cet accord prenne en compte les préoccupations de l’Afrique. Le continent est un faible émetteur de gaz à effet de serre : environ 3% des émissions mondiales, dont 0,06% pour le Mali. Par conséquent, nous subissons les effets des changements climatiques. Nous voudrions que les programmes proposés dans le cadre de notre INDC(document qui résume le plan de lutte de chaque pays contre le réchauffement climatique pour la période post-2020 et qui est soumis dans le cadre de la COP21, NDLR) soient pris en compte et que les responsables historiques mettent les moyens pour que l’Afrique puisse s’adapter aux effets néfastes des changements climatiques.
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Quelles sont les conséquences du changement climatique dans votre pays?
Nous subissons depuis très longtemps l’impact du changement climatique. Le Mali est un pays sahélien. La sécheresse est en train de s’accentuer. Nos terres se dégradent et cela menace notre sécurité alimentaire. Nous voulons qu’on nous donne les moyens de financer notre adaptation.
Dans quels domaines souhaitez-vous être soutenus, notamment en matière de transfert de technologie?
L’objectif est de réduire les émissions de gaz à effet de serre, mais on ne peut pas se développer sans en émettre. Alors, si nous voulons allier développement et réduction des émissions, il faudrait que nous disposions des moyens technologiques nécessaires. Le soleil est un atout pour le Mali. Nous avons donc besoin, par exemple, de transfert de technologies pour produire de l’énergie solaire.
De quelle somme le Mali aurait besoin pour faire face à l’ensemble de ses engagements pour lutter contre le réchauffement climatique?
De beaucoup d’argent. Pour vous donner un exemple, il nous faudrait pas moins de 60 milliards de dollars pour financer certains projets prioritaires de notre plan national.
Source: FranceTV Info