Les alliances sont justifiées par les intérêts des candidats à la députation et non la logique des partis.
Une alliance en politique signifie par principe, deux listes ou plusieurs listes qui se retrouvent pour aller en compétition contre une autre liste. Au Mali, les textes ne légifèrent pas à fond sur les alliances. Seulement, ils parlent de l’impossibilité pour les associations de faire une alliance avec les partis politiques. C’est la seule dérogation dans les textes maliens. Pour ce responsable rencontré qui a préféré garder l’anonymat, les alliances doivent être d’essence idéologique. Ce qui sous-entend que les partis de n’importe quel bord ne doivent pas se retrouver pour former une alliance alors qu’ils ne sont pas de la même obédience idéologique. Notre homme politique soutient qu’en France par exemple, « tu ne verras jamais une alliance Gauche-Droite ».
Mais pour le cas spécifique du Mali pour les législatives du dimanche 24 novembre 2013, relève-t-il, « toutes les combinaisons ont été faites entre les partis politiques ». Ce qui ne répond forcément pas à la logique, selon lui. Il en veut pour preuve que tous ces partis n’avaient pas la même conviction, la même idéologie lors de la présidentielle passée. Et ce que notre interlocuteur dit ne pas comprendre, c’est que l’Adéma/PASJ est allié dans certaines localités avec le RPM ou l’URD…. Mais dans d’autres, ces mêmes formations politiques ne sont pas ensemble. Elles sont adversaires. D’où le paradoxe des alliances pour les législatives.
Aux dires de notre interlocuteur, les alliances sont motivées par les intérêts personnels des candidats.
En prenant l’exemple sur l’Adéma/PASJ, la lecture qu’il a faite, est que cette formation a fait des alliances avec tous les partis politiques sur l’ensemble du territoire. Or, affirme notre interlocuteur, « les alliances doivent être guidées par une idéologie. Il faut que les partis acceptent d’avoir une ligne ». Malheureusement, déplore-t-il, aucun d’entre eux n’a une ligne. « Jusque-là, on ne sait pas si l’Adéma/PASJ est dans l’opposition ou pas. Idem pour bien d’autres formations ». Avec plus de 150 partis politiques dans notre pays et du fait de la transhumance politique, il faut croire qu’on a encore du chemin à faire.
Source : Les échos