-La faiblesse récurrente du taux de participation
La suprématie incontestée de la « famille » ADEMA
Cette élection vient une fois de plus confirmer le poids de l’aile droite du mouvement dit « démocratique » sur l’échiquier politique malien, à savoir le parti ADEMA et ses dérivés : le Rassemblement Pour le Mali (RPM), l’Union pour la République et la Démocratie (URD) ou encore l’ASMA-CFP qui ont raflé plus de la moitié des sièges à pourvoir.
Notons au passage des combats épiques pour le contrôle de circonscriptions électorales clé, où le parti au pouvoir a été poussé dans son dernier retranchement.
Vers le déclin de certains partis politiques classiques
Ces législatives semblent avoir sonné le glas de certains partis comme le CNID, le PDES ou encore les FARE qui n’ont réussi à élire aucun député. Pour beaucoup d’observateurs le processus de déclin de ces formations politiques est enclenché.
Certains observateurs politiques parient sur leur possible renaissance, à travers un passage de relais à la jeunesse. D’autres rétorquent en soutenant que cette prophétie semble pour le moment irréalisable. Dans la mesure où les chefs de partis n’ont d’autres sources de revenus que la fameuse aide publique aux partis, ou les petits privilèges qu’ils tirent de leur statut de président à vie.
Le pouvoir de l’argent
L’ampleur de l’argent dans le processus électoral au Mali n’aura échappé à personne. L’argent est au cœur de la compétition démocratique. Il forge les destins politiques désormais. Que ce soit pour s’imposer au sein d’un groupement politique ou pour émerger à l’occasion des votes, la magie des billets devient incontournable.
La spectaculaire percée de l’ADP-Mali de l’opérateur minier Aliou Diallo et du Mouvement pour le Mali de l’honorable Hadi Niangadou, au cours des dernières législatives en dit long sur l’écart que peut créer le portefeuille entre challengers politiques au Mali.
La crise de confiance entre le peuple et ses mandataires
Les Maliens semblent avoir fait le deuil de leurs représentants. Un chapelet de promesses non ténues, l’absence de restitution de la part des élus, les retournements scéniques de vestes en sont pour beaucoup dans ce rejet qu’il urge d’analyser au-delà des statistiques de participation ou non aux processus démocratiques.
Il faut repartir sur des nouvelles bases, renouveler le contrat avec le peuple et rester à son service. Comme le dirait l’autre, on n’est pas homme politique pour gérer la carrière d’un d’individu, mais pour le bien-être d’une communauté.
Les nouveaux mandataires gagneraient à le savoir, et en prendre compte dans les chantiers de réformes à conduire pour la législature qui débute.
Aly BOCOUM
Bamakonews