A quelques encablures de la fin de la trêve sociale que le gouvernement avait obtenue des partenaires sociaux que sont les syndicats et le patronat et cela pour cinq ans, le SYNABEF, le SNESUP et dans une moindre mesure le SNEC semblent véritablement sonner le glas de cet accord avant terme pour engager un bras de fer avec le gouvernement. Ils projettent tous de débrayer si leurs revendications ne sont pas satisfaites.
Celles –ci vont de la libération des cadres d’Ecobank à la satisfaction des 12 autres points de revendications pour le SYNABEF, au paiement des primes, d’heures supplémentaires en passant par les frais de corrections, d’examens et d’autres revendications pour une amélioration des conditions de travail pour les deux syndicats de l’enseignement que sont le SNESUP et le SNEC Ces trois syndicats ont-ils déjà rompu le pacte de stabilité sociale et de la croissance que le gouvernement avait signé entre lui et les partenaires sociaux que sont les syndicats et le patronat, il y a deux ans ? Face à l’imminence d’une ébullition sociale quelle solution le gouvernement doit-il préconiser ?
Pour rappel le pacte de stabilité sociale et de la croissance, signé le 25 Aout 2023 entre les partenaires sociaux que sont les syndicats et le patronat avec le gouvernement avait pour but l’apaisement du climat social. Il est un compromis dynamique et devrait permettre au gouvernement de travailler afin de trouver des solutions idoines aux différentes préoccupations des maliens. Il devrait également contribuer à renforcer la confiance entre le gouvernement et les partenaires sociaux, mais à en juger par les actions de certains syndicats il y a véritablement de l’électricité en l’air car les syndicats sont vent debout et n’entendent pas s’arrêter en si bon chemin. En effet, rien qu’avec les préavis de grève ou d’arrêt de travail de deux syndicats à savoir le SYNABEF et le SNESUP, on peut affirmer sans risque de se tromper que le pacte de stabilité sociale et de la croissance à défaut de mourir de sa belle mort et agonisant et qu’il urge d’inoculer la thérapie de choc pour éviter le coup d’estocade finale des syndicats pour l’achever définitivement .
Ces trois syndicats ont-ils déjà rompu le pacte de stabilité sociale et de la croissance que le gouvernement avait signé entre lui et les partenaires sociaux que sont les syndicats et le patronat, il y a deux ans ?
A défaut de répondre par l’affirmative, on pourrait par contre dire sans risque de se tromper que le pacte de stabilité sociale est mis à mal par ses signataires que sont certains syndicats et le gouvernement. Les premiers s’impatientent pour ne pas dire sont en colère pour non-respect des engagements pris par l’Etat vis-à-vis des partenaires sociaux, tandis que le second est victime de l’usure du pouvoir et du manque des moyens adéquats pour répondre aux nombreuses sollicitations sociales. Gouverner étant prévoir et anticiper, les autorités semblent être à court de solutions et peinent véritablement à satisfaire la demande sociale de plus en plus croissante. Les syndicats ayant fait preuve d’indulgence, de résilience et de patience sont à bout de souffle et n’ont d’autres choix que de rompre le silence pour revendiquer des meilleures conditions de vie et de travail. Il y va de leur crédibilité, car la raison d’être d’un syndicat est la demande d’améliorations pour des meilleures conditions de vie et de travail de ses membres syndiqués. Les autorités doivent très rapidement prendre le taureau par les cornes en trouvant de toute urgence des solutions aux revendications des syndicats afin d’éviter tout effet de contagion qui pourrait aboutir à un embrasement total.
Face à l’imminence d’une ébullition sociale quelle solution le gouvernement doit-il préconiser ?
Le ver est dans le fruit, car les syndicats sont vent debout et n’entendent pas reculer d’un iota. Les autorités, afin de minimiser les conséquences d’un éventuel débrayage des travailleurs de deux secteurs importants à savoir le secteur financier et l’enseignement supérieur, s’il n’est pas trop tard pour le second qui a déclenché déjà son mouvement d’arrêt de travail, doivent chercher à dialoguer en ouvrant la voie des négociations afin d’aboutir à un compromis sans compromission. Pour faire court les autorités doivent vite mettre fin à la transition qui n’a que trop duré et dont les conséquences sont entre autres la fuite des investisseurs et l’effondrement de l’économie. Après plus de quatre ans de transition les maliens durement éprouvés tant financièrement que socialement, n’aspirent qu’à une seule chose la fin de la transition et le retour à la normalité constitutionnelle afin de renouer nos relations diplomatiques avec tous les pays du monde et surtout attirer les investisseurs nationaux comme étrangers pour booster l’économie. Toute autre proposition serait éphémère et contre-productive.
Youssouf Sissoko
Source : L’Alternance