Pour la première fois depuis l’envoi de ses soldats au Yémen en mai 2017, le Soudan annonce qu’il est en train de réviser sa participation à cette guerre menée par une coalition dirigée par l’Arabie saoudite.
Cette annonce est perçue chez plusieurs observateurs comme un préambule à un retrait du bourbier yéménite. Les appels de la société civile à un retrait sont relayés par des parlementaires soudanais qui contestent fortement cette présence. Pour la première fois depuis l’implication de Khartoum au Yémen, les autorités soudanaises révisent leur position. Ali Salem, le ministre soudanais de la Défense a déclaré, ce mercredi 2 mai, devant le parlement, alors qu’une soixantaine de parlementaires en appellent à un retrait, qu’une évaluation de cette présence est en cours. « Nous prendrons une décision qui bénéficiera au pays », a-t-il affirmé, tout en reconnaissant les lourdes pertes des forces soudanaises au Yémen. Aucun chiffre officiel n’est communiqué sur le nombre des contingents, mais ces forces sont estimées à 6 000 soldats. L’ouverture d’une réflexion sur la présence des militaires soudanais au Yémen intervient alors que le Soudan vit une grave crise budgétaire. Une crise qui a poussé Khartoum à la fermeture de 13 missions diplomatiques à l’étranger et une réduction d’effectifs au sein du ministère des Affaires étrangères. En se rapprochant de l’Arabie saoudite, Omar el-Béchir espérait un levé des sanctions américaines, mais ces sanctions ont persisté et Washington augmente même sa pression sur Khartoum qui reproche aux pays du Golfe de ne pas lui apporter l’aide financière en contrepartie de son implication dans le conflit yéménite. Or, ce conflit représente une charge considérable pour le budget soudanais. Le Soudan, sous pression, pourrait se diriger vers un retrait, à moins que la coalition ne se ressaisisse en accordant budgétairement le nécessaire pour Khartoum.
RFI