Le chef historique de la guérilla puis de l’opposition du Mozambique est décédé jeudi à l’âge de 65 ans.
Afonso Dhlakama aurait succombé à une crise cardiaque.
Pendant trente-neuf ans, il a dirigé la Renamo, Résistance nationale mozambicaine, une rébellion qui a combattu le parti au pouvoir, jusqu’à la fin de la guerre civile mozambicaine en 1992, avant de devenir un parti d’opposition.
Né dans la province centrale de Sofala en 1953, Afonso Dhlakama avait servi dans l’armée coloniale portugaise avant de rejoindre les rangs du Frelimo, en guerre pour l’indépendance.
Un an après l’indépendance obtenue en 1975, il quitte le Frelimo pour participer à la création de la Renamo avec le soutien actif du régime d’apartheid de l’Afrique du Sud voisine.
Pendant la guerre civile, son mouvement qu’il dirige d’une main de fer se rend coupable de terribles atrocités, mais la Renamo signe finalement les accords de paix d’octobre 1992 à Rome, et l’ex-rébellion, qui garde le même nom, se transforme progressivement en parti politique.
Lors des premières élections démocratiques organisées au Mozambique en 1994, il n’accepte pas dans un premier temps sa défaite, faisant craindre une reprise de la guerre civile. Finalement, il rentre dans le rang.
Le décès d’Afonso Dhlakama intervient à un moment crucial pour le Mozambique, en tant que chef de l’opposition, il était en pourparlers de paix avec le président Filipe Nyusi.
Fin 2016, Afonso Dhlakama, qui vivait retranché dans les montagnes de Gorongosa (centre) depuis 2015, avait proclamé un cessez-le-feu pour faire avancer les négociations avec le pouvoir.
BBC