Placée sous le thème « Le rôle des ONG dans la création d’emplois durables au Mali », la première édition du Forum des ONG et création d’emplois ‘’forum cluster’’ s’est ouverte ce 19 juin au Centre international de conférences de Bamako, sous la présidence de Mme Oumou Sall SECK, ministre de l’Entrepreneuriat national et de la Formation professionnelle.
À l’initiative de la plateforme Casa et de ses partenaires, cet évènement ambitionne de mettre en lumière la contribution stratégique des ONG à la lutte contre le chômage et à l’émergence économique du pays dans un contexte de crise sécuritaire et faible financement.
Plusieurs membres du gouvernement dont le ministre des Mines et celui des affaires religieuses, du culte et des coutumes respectivement Amadou KEITA et Mahamadou KONE ont participé à ladite cérémonie à laquelle ont également pris part des responsables d’ONG, des services techniques de l’Etat, des membres des organisations de la société civile, entre autres.
Après les mots de bienvenue du maire de la commune III, la directrice générale du Forum a indiqué que les ONG occupent une place importante dans l’économie nationale. « Les ONG ne se contentent pas d’apporter une aide humanitaire. Elles jouent un rôle essentiel dans le développement économique du Mali, en créant des emplois, en formant les jeunes et en soutenant l’entrepreneuriat », a-t-elle affirmé.
Ces contributions essentielles à l’essor de notre pays passent à travers leurs interventions dans les domaines de la santé, de l’éducation, de l’agriculture, de l’hydraulique. Dans ces secteurs, les ONG parviennent ainsi à créer directement des milliers d’emplois. Pourtant, ces emplois restent trop souvent absents des statistiques officielles et peu valorisés dans les politiques publiques.
À travers des panels, des conférences et des échanges thématiques prévus sur les deux jours, ce forum se veut un espace de reconnaissance et de mise en valeur des efforts des ONG en matière de création d’emplois. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : en 2024, plus de 65 ONG ont comptabilisé près de 4 000 employés, dont 95 % de nationaux. Sur la même période, 66 601 personnes ont été appuyées dans des activités génératrices de revenus, 47 000 formées aux techniques agricoles, et plus de 8 500 agents de santé ont bénéficié de formations spécialisées.
Au-delà des chiffres, c’est un engagement humaniste profond qui anime ces structures, comme l’a rappelé la directrice du Forum dans sa conclusion : « Nous avons pris un engagement : celui d’apporter l’aide humanitaire aux contrées les plus reculées et de ne laisser personne pour compte. Cet engagement demeure aujourd’hui et toujours. »
Lançant les activités de ce forum, le ministre de l’Entrepreneuriat national et de la Formation professionnelle, Mme Oumou Sall SECK, a rappelé que « notre pays se trouve aujourd’hui à un carrefour crucial de son histoire », saluant l’engagement des autorités nationales en faveur de réformes structurantes. Toutefois, elle a souligné que des défis majeurs persistent, nécessitant des réponses globales, innovantes et durables.
Dans cette optique, le rôle des ONG, « de par leur proximité avec les communautés », apparaît stratégique, ajoutant que leurs « actions, complémentaires à celles de l’Etat, touchent des domaines essentiels comme la formation professionnelle, l’accompagnement entrepreneurial et la création d’emplois. »
Il apparaît néanmoins, selon elle, que ces interventions ne sont pas toujours recensées de manière exhaustive. « Ce déficit de données fiables limite notre capacité collective à capitaliser sur ces efforts et à mieux les intégrer dans les politiques nationales », a-t-elle indiqué.
Pour combler ce déficit de données, Mme Oumou Sall SECK a annoncé avoir mandaté l’Observatoire national de l’emploi et de la formation (ONEF) pour conduire une étude approfondie sur les initiatives des ONG dans le domaine de l’emploi. Les résultats de cette enquête alimenteront les réflexions stratégiques et permettront, selon elle, de « bâtir un Mali solidaire, prospère et inclusif », où l’emploi deviendra un socle de la reconstruction nationale.
Ce forum de deux jours se veut, a estimé le ministre de l’Entrepreneuriat national, un espace stratégique de concertation, de reconnaissance et de synergie, afin de renforcer les convergences entre les initiatives des ONG, les politiques publiques de l’emploi et les dynamiques entrepreneuriales du secteur privé.
PAR SIKOU BAH