Les réseaux sociaux sont des plateformes en ligne qui permettent aux utilisateurs de créer des profils, de partager du contenu et d’interagir avec d’autres personnes ou organisations. Ces réseaux sociaux ne sont pas toujours utilisés à bon escient par les adolescentes. Dans cette interview, Aminata Diarra, coordinatrice chez WILDAF, et M. Mamadou Seydou Sissoko, fondateur de Great Tree (entrepreneur, logisticien, formateur, coach), donnent des conseils aux adolescentes par rapport à l’utilisation de ces réseaux sociaux.
Selon Aminata Diarra, les médias sociaux influencent de plus en plus l’éducation sociale. Plus les réseaux sociaux deviennent nombreux, plus les gens y deviennent accros et deviennent moins humains : tout le monde est comme robotisé à cause des réseaux sociaux, et le lien social a été tué par ces derniers. Pourtant, selon elle, ces réseaux ont d’autres objectifs qui ne consistent pas à créer une dépendance.
« Les humains, plus particulièrement les adolescentes, utilisent ces réseaux sociaux de manière très inappropriée, alors qu’ils pourraient pourtant leur être bénéfiques. Les parents n’ont plus le temps d’éduquer leurs enfants et, pire, les enfants ne considèrent plus les conseils de leurs parents. Si les parents n’arrivent pas à canaliser l’utilisation des réseaux sociaux chez les adolescentes pour leur transmettre l’éducation sociale d’autrefois, cela aura un impact considérable sur l’avenir de la société. Il serait donc préférable de mettre les réseaux sociaux à leur service pour éduquer les enfants via ces plateformes », laisse entendre Aminata Diarra.
Quant à Monsieur Mamadou Seydou Sissoko, fondateur de Great Tree (entrepreneur, logisticien, formateur, coach), il souligne que la comparaison sociale sur les médias sociaux peut fortement affecter l’estime de soi des adolescentes. Pour lui, lorsque les filles voient des photos de leurs amies ou d’influenceuses qui semblent parfaites, elles peuvent se sentir inférieures. Elles pensent qu’elles ne sont pas assez belles, populaires ou heureuses, ce qui peut les rendre tristes ou insatisfaites de leur propre vie. Cette comparaison peut aussi créer du stress et une pression pour ressembler aux autres, alors que beaucoup d’images en ligne sont retouchées et ne montrent pas la réalité.
D’après les dires de la coordinatrice de WILDAF, on aurait l’impression que c’est depuis l’avènement des réseaux sociaux que les jeunes adolescentes se sont rendu compte qu’elles ne sont pas belles. Chacune veut se raffiner en utilisant les produits de beauté vendus par les influenceurs sur ces plateformes. Des produits qui, à la longue, peuvent créer des problèmes de santé. Voilà l’une des conséquences des influenceurs des réseaux sociaux sur les adolescentes, a-t-elle dit.
Pour Monsieur Mamadou Seydou Sissoko, les normes de beauté imposées par les influenceurs et les célébrités sur les réseaux sociaux influencent beaucoup la perception de soi des adolescentes.
« Elles voient des corps minces, des peaux parfaites et des visages sans défauts, ce qui peut les faire douter de leur propre apparence. Beaucoup d’adolescentes essaient alors de ressembler à ces modèles, en utilisant des filtres, du maquillage ou même en modifiant leur alimentation. Cela peut créer une insatisfaction permanente, car ces standards de beauté sont souvent irréalistes et inaccessibles. Au lieu de s’accepter comme elles sont, elles risquent de toujours chercher à correspondre à une image artificielle », se désole-t-il.
S’agissant des réactions sur les réseaux sociaux, Mme Mariam nous révèle que ces réactions comptent beaucoup et qu’il faudra faire très attention à ces aspects. À chaque fois que quelqu’un like, partage ou commente quelque chose, que cela soit mauvais ou bon, cela prouve que la personne est d’accord avec ce contenu et, par ailleurs, elle en devient complice.
À ce sujet, le formateur Coach Sissoko indique que les likes et les commentaires influencent l’estime de soi des adolescentes. Beaucoup de likes renforcent leur confiance, tandis que peu de réactions ou des critiques peuvent les rendre anxieuses et leur faire douter de leur valeur.
« Les adolescentes doivent limiter leur temps en ligne, éviter la comparaison, suivre des comptes positifs et ne pas croire aux images retouchées. Elles doivent aussi privilégier les vraies relations et se rappeler que leur valeur ne dépend pas des likes ou commentaires », recommande-t-il.
Comme conseil aux adolescentes, Mme Aminata Diarra souligne que, même si l’adolescence est une période difficile où les jeunes se croient tout permis, il est impératif de savoir que chaque erreur peut être rattrapée.
« Ne nous servons pas de ces outils pour dénigrer ou humilier une personne parce qu’on ne l’aime pas. Utilisons les réseaux sociaux pour communiquer, donner des conseils, prendre et partager des informations », a conclu Mariam Diarra.
Pour sa part, le coach en développement personnel conseille aux adolescentes d’utiliser les réseaux sociaux comme un outil d’apprentissage et de motivation, et non comme un moyen de se comparer aux autres. « Suivez des comptes inspirants, développez vos compétences et entourez-vous de positivité. Votre valeur ne se mesure pas aux likes, mais à ce que vous apportez au monde. Construisez votre confiance en vous en travaillant sur vos talents et vos objectifs réels, pas sur une image virtuelle », conseille-t-il.
Carmen Togo, utilisatrice des réseaux sociaux, nous révèle ceci : « Moi, personnellement, j’aime beaucoup faire des vidéos et les mettre sur mes différentes plateformes. Au point où, chaque matin, je fais d’abord mes vidéos avant de faire quoi que ce soit. Parfois, d’autres critiquent mes habillements. Ça me vexe, mais je continue quand même. Je sais que je suis accro aux réseaux sociaux. Les parents nous critiquent à chaque fois, mais nous ne suivons que la tendance. »
Il revient maintenant aux parents d’être fermes par rapport au temps d’utilisation des réseaux sociaux par les adolescentes afin qu’elles ne soient pas trop accros au point d’être vexées par les propos des autres utilisateurs et de finir par perdre l’estime de soi.
Tioumbè Adeline Tolofoudié