Vivendi n’est pas totalement sorti des télécoms. Certes, le groupe présidé par Vincent Bolloré a vendu les opérateurs télécoms qu’il détenait en France (SFR), au Maroc (Maroc Telecom) et au Brésil (GVT), pour ne plus détenir aujourd’hui que des participations dans Telecom italia et Telefonica.
Mais Vivendi n’a pas renoncé à être opérateur télécoms. Il s’est ainsi discrètement lancé dans la construction d’un réseau de fibres optiques de près de 5.000 kilomètres sur le continent africain, terre de prédilection du groupe Bolloré.
Fibre optique jusqu’à l’abonné
Le coeur de ce réseau (backbone) est posé le long de laBlueLine, le chemin de fer que construit actuellement l’industriel breton. Un projet à 2,5 milliards d’euros. Long de 3.000 kilomètres, ce réseau ferroviaire reliera cinq pays: le Bénin, le Togo, le Niger, le Burkina Faso et la Côte d’Ivoire. Poser des fibres le long des voies ferrées présente plusieurs avantages: le génie civil est réduit (surtout si la fibre est posée dès la construction de la voie ferrée), et la négociation avec les propriétaires fonciers simplifiée. Cette technique a largement été utilisée aux Etats-Unis ou en France, par Orange puis SFR.
Mais l’industriel breton ne s’arrêtera pas là. Il veut ensuite raccorder à ce backbone des abonnés dans les quartiers les plus solvables des métropoles africaines. Ce raccordement se fera encore en fibre optique -ce qu’on appelle le fiber-to-the-home (FTTH). L’idée est de déployer la fibre en aérien, le long des poteaux électriques. Une technique bien moins coûteuse que le creusement de tranchées pour enfouir la fibre dans le sol. Elle a notamment été utilisée au Brésil par GVT.
GVA, remake africain de GVT
Ce projet africain est d’ailleurs dirigé par Marco de Assis, qui a passé 3 ans et demi chez GVT comme directeur des opérations. Ce quadragénaire est le directeur général de GVA (Group Vivendi Africa), la filiale créée début 2015 et qui porte le projet.
Une des ambitions de Bolloré est d’apporter du haut débit à l’intérieur du continent africain. Car actuellement, seules les métropoles côtières bénéficient d’une connectivité de bon niveau (mais chère) grâce aux câbles sous-marins.
Toutefois, ce projet reste à ce stade embryonnaire, et notamment tributaire de la construction de la BlueLine. GVA n’emploie actuellement qu’une poignée de personnes. Le déploiement du FTTH par GVA n’en est qu’au stade des tests. Un premier test a d’ores et déjà été mené au Bénin, où une licence a été octroyée pour cela. Un autre est envisagé au Gabon début 2017.
Interrogé, Vivendi n’a pas souhaité faire de commentaires.
Source : bfmtv