Membre du Conseil national de la société civile (CNSC), le Conseil Supérieur de la Diaspora Malienne (CSDM) et son président, Chérif Mohamed Haïdara, sont à pied d’œuvre pour la paix et la réconciliation au Mali. Après avoir abattu un travail de pompier entre le chef de file de l’opposition et le président de la République IBK, le CSDM a participé à la première édition de la rencontre intercommunautaire et de concertations des légitimités traditionnelles de Gao pour le renforcement de la sécurité et la cohésion sociale.
24 heures seulement après l’attentat qui a visé le camp de la Minusma à Gao, c’est le président du Conseil Supérieur de la Diaspora Malienne (CSDM), Cherif Mohamed Haïdara, accompagné par une forte délégation, qui a foulé le sol de la cité des Askia, la semaine dernière. Objectif : représenter les Maliens de la diaspora malienne à la rencontre intercommunautaire et des concertations des légitimités traditionnelles de Gao pour le renforcement de la sécurité et la cohésion sociale.
Initié par l’Association des chefs coutumiers, traditionnels et religieux de la région de Gao, ce forum de deux jours a été un cadre approprié pour ces autorités coutumières venues de plusieurs régions du Mali d’échanger à bâtons rompus sur la problématique du retour de la paix au Mali. « Cette concertation entre frères vise deux objectif majeurs : d’abord rappeler le rôle et les responsabilités des légitimités traditionnelles dans la bonne conduite des affaires publiques et enfin échanger sur la cohésion sociale, la sécurité », a indiqué le chef de la communauté Songhoy, Moussa SoumaMaïga.
Même son de cloche pour le représentant spécial du Secrétaire général des Nations- Unies, Mohamat Saleh Annadif qui a indiqué : « cette rencontre des légitimés coutumières vient concrétiser la volonté des communautés, j’ose le croire, de tourner la page de cette histoire récente qui a laissé meurtries toutes les communautés… »
Quant au représentant de la diaspora malienne à ce forum de Gao, il a rassuré les légitimités traditionnelles de l’implication de l’ensemble des Maliens de l’extérieur. « Il est important que chacun de nous s’approprie la question de ceux qui nous représentent d’une façon constante, culturelle, d’aider nos chefs coutumiers, nos chefs de cantons, de nos imams, nos érudits, car ils sont les premiers responsables. Donc, nous de la diaspora nous sommes avec vous, nous soutenons votre démarche à aller à la paix et à la réconciliation nationale et nous passerons, inchalla, le message…Car nous savons que sans vous, on n’aura jamais un Mali uni, indivisible et en paix. C’est impossible ! », a laissé entendre Cherif Mohamed Haïdara.
Visiblement séduit par le succès de cette première édition, le président du CSDM Chérif Mohamed Haïdara plaide désormais pour la réhabilitation des chefs traditionnels du Mali. « Au Burkina –Faso, les problèmes sociaux sont gérés par le Mauro-Naba qui est au-dessus de tout », explique le président Haïdara au micro de nos confrères de la télévision Africable. Avant de poursuivre : « Avec une guerre fratricide, la Côte d’Ivoire qui s’est déchirée a failli disparaitre de la carte. Mais elle s’est reconstituée aujourd’hui et est presque devenue le poumon économique de l’Afrique de l’Ouest. C’est parce que le gouvernement ivoirien s’est appuyé sur les chefs traditionnels pour faire passer les messages de la paix et de la réconciliation ».
Et le président du CSDM de conclure : « Nous devons au Mali prendre ces exemples, il nous faut obligatoirement impliquer nos chefs traditionnels dans le processus de la réconciliation nationale… ».
Soulignons que c’est la première fois qu’une association de la diaspora malienne participe à une rencontre du genre à l’intérieur du Mali. Après les travaux de cette rencontre, le président du CSDM et sa délégation ont rendu une visite de courtoisie au chef Songhaï avant de se rendre sur le site qui abrite le tombeau des Askia. Comme pour dire que les morts ne sont pas morts.
Agoumour
Le Démocrate