Nous voilà depuis ce mercredi 5 mars 2025 contraint de mettre la main dans la poche sur instruction du gouvernement pour la constitution du Fonds de soutien aux projets d’infrastructures de base et de développement sociale pour faciliter l’accès à des services sociaux de base, en dépit des cris de détresse du peuple agonisant par les charges alors que les opportunités se font rares. Lui qui cherche à joindre les deux bouts est contraint d’une obligation financière.
Au préalable, il ne sollicite que la réduction du train de vie de l’Etat.
“Maa Yaffa”, (je ne pardonne pas) c’est l’aveu d’impuissance et de soumission obligatoire d’une grande partie de la population qui exprime son ras-le-bol sur les réseaux sociaux suite à l’application, depuis ce mercredi 5 mars, de la décision du gouvernement de contraindre les citoyens à participer à l’alimentation du fonds de solidarité.
Il s’agit de prélever 10% sur toutes les recharges de crédit, les recharges et les abonnements et également d’opérer un prélèvement de 1% sur toutes les opérations de retrait d’argent.
Des mannes financières qui seront destinées à l’accès aux services sociaux de base, mais aussi à la résolution de la crise énergétique qui, durant deux ans, secoue le pays.
“Yarabi que l’enfer soit la dernière demeure de ceux qui touchent 1 franc de mon argent sous forme de taxe imposée. Que cette malédiction n’épargne même pas leurs progénitures, Amen”, sobriquet Samprin Bob sur Facebook ne va pas avec le dos de la cuillère pour pester contre cette mesure controversée, à l’image de la présidente du Front populaire contre la vie chère, Mariam KONE.
Contrairement à des organisations de consommateurs aux ordres des autorités, dans une vidéo d’une minute, elle fulmine “ On n’a pas été sollicité. Il n’y a pas eu de sondage. Je ne pardonnerai pas à chaque franc prélevé sur mon argent.
Ce que je dis est personnel. Je n’insiste pas aussi à la violence. Au même moment, le prix de la viande a augmenté. En ce début de ramadan, aucune baisse n’a été constatée sur les denrées alimentaires, contrairement au Burkina Faso où le gaz butane de 6 kg est cédé à 2000 francs. Au Mali, c’est entre 6 000 et 6 500 FCFA”.
Ces propos choisis illustrent l’avalanche des protestations contre la mesure de la transition qui a décidé de jouer à la sourde et muette aux cris de détresse du peuple fauché par la galère, la misère due à l’insécurité, les conséquences du changement climatiques (inondations), la crise énergétique, entre autres.
Au lieu de lui tendre la perche, les autorités l’asphyxient avec le poids des charges.
L’Etat est-il vraiment sensible à la résilience de la population qui, depuis trois ans, supporte son mal en patience en soutien à la transition ?
Mérite-t-elle ce mépris ? Un peuple déjà meurtri a-t-il encore besoin de charge financière supplémentaire ?
Une chose est sûre : ‘’fanta déli baga ye môgô fagala ye’’.
Opérant cette mesure jugée illégale sans tenir compte des préalables demandés par la population, notamment la réduction du train de vie de l’Etat, la transition décide d’ignorer la souffrance du peuple dont le sort est censé être son baromètre, son sens de gravité.
Le bon sens aurait conduit le gouvernement à être à l’écoute de la population dont la résilience a été chantée, clamée à toutes les occasions. Que nenni !
Loin d’être contre la contribution du citoyen à l’effort du développement, dans notre contexte de guerre où l’économie est fragile, l’Etat devrait être plus attentif aux appels de la population lui demandant de rationaliser la dépense publique.
Et le sort de cette transition est scellé à cette résilience, si elle venait à se briser, elle perdrait toute sa légitimité. Wa Salam
PAR SIKOU BAH