L’Agence de l’Environnement et du développement durable (AEDD) a servi de cadre, le vendredi 28 février, à la présentation des résultats de l’enquête Afrobaromètre sur les perceptions des Maliens sur les changements climatiques et ses enjeux. La cérémonie était présidée par le directeur général adjoint de l’AEDD, Mamadou KOUMANÉ ; en présence du directeur exécutif de GREAT, le Pr Massa COULIBALY ; de la représentante du CNT ; des cadres de l’AEDD ; des représentants de certaines structures nationales et internationales.
En campant le décor, le directeur exécutif du Groupe de recherche en économie appliquée et théorique (GREAT), le Pr Massa COULIBALY, a expliqué que le but de sa structure était de produire du savoir et avait pour slogan ‘’ Réfléchir à changer’’. C’est-à-dire contribuer au changement qualitatif de la société par la réflexion.
Selon lui, cette enquête sur les perceptions des Maliens sur les changements climatiques a été menée dans toutes les régions du Mali en novembre 2024. Il a indiqué que l’un des principes de Afrobaromètre était de donner la primaire des résultats aux autorités du pays.
A son tour, le DGA de l’AEDD, Mamadou KOUMANÉ, dira que cette cérémonie de présentation des résultats Afrobaromètre constitue une opportunité pour mieux comprendre et évaluer les perceptions des populations sur les enjeux liés aux changements climatiques.
Il a rappelé qu’en réponse aux défis climatiques, le gouvernement a élaboré et adopté plusieurs politiques et stratégies nationales visant à renforcer la résilience de notre pays face aux effets du changement climatique. Au-delà des politiques et des stratégies, souligne M. KOUMANÉ, le renforcement des capacités et la sensibilisation du grand public constituent des piliers essentiels pour faire face au changement climatique.
« Cette enquête apporte ainsi un éclairage pertinent qui permettra de guider nos actions et nous servir de boussole pour orienter nos efforts de sensibilisation et d’action, en mettant l’accent sur les domaines où les populations expriment un besoin accru d’information et de soutien », a apprécié le DGA de l’AEDD.
Les résultats de l’enquête font ressortir que près de la moitié des Maliens estiment que les inondations et les sécheresses se sont intensifiées ces 10 dernières années dans leur région. La grande partie des citoyens maliens ont déjà entendu parler des changements climatiques. Parmi ceux qui en sont informés, la plupart affirment que ce phénomène aggrave les conditions de vie.
Comme mesures de mitigation, la majorité des Maliens conscients des changements climatiques incitent leur gouvernement à prendre immédiatement des mesures pour les limiter, et disent que les pays riches devraient prendre des mesures urgentes pour les atténuer et financer le Mali à faire face aux impacts. La majorité des répondants se disent favorables à la plupart des mesures envisageables pour lutter contre les changements climatiques.
En effet, environ la moitié des Maliens disent que les inondations (48%) et les sécheresses (47%) se sont intensifiées dans leur région ces 10 dernières années. Plus de six Maliens sur 10 (63%) déclarent être au courant de la thématique des changements climatiques.
Des majorités disent que le phénomène rend la vie pire (76%) et estiment que l’activité humaine est la principale (55%) ou l’une (14%) des causes des changements climatiques.
Parmi les Maliens qui sont informés des changements climatiques, environ huit sur 10 pensent que les pays riches devraient prendre des mesures urgentes pour les atténuer (83%) et aider à financer le Mali à faire face à ses impacts (80%).
La majorité dit que le gouvernement doit prendre des mesures urgentes pour les limiter (79%). Pour lutter contre les changements climatiques, la majorité des répondants soutiennent l’investissement dans l’amélioration des infrastructures (86%) et les énergies renouvelables (84%), une pression accrue sur les pays riches pour qu’ils aident les victimes (74%), l’interdiction de l’abattage des arbres pour le bois de chauffe (68%) et l’adoption de fourneaux écologiques quel qu’en soit le coût (54%).
PAR MODIBO KONÉ
Source : Info Matin
