Le Directeur de la cellule nationale de lutte contre le travail des enfants( CNLCTE) , Amadou THIAM, a procédé, ce mardi 4 mars 2025, au bureau CSK1 de World Vision International à l’ouverture de l’atelier d’appui spécifiques technique et financier aux journalistes et influenceurs des médias nationaux pour mieux diffuser et médiatiser la problématique des Pires Formes de Travail des Enfants (PFTE).
L’ouverture de cette session a enregistré la présence de Fatoumata Diallo, présidente du parlement des enfants; André Pascal COULIBALY, manager du projet JOFA ACTE (Joining Forces for Africa: Agir Contre le Travail des enfants) ; Ami COULIBALY, chef du projet TDH etc.
D’une durée trois jours, cet atelier organisé par World Vision International Mali à travers son projet JOFA ACTE a réuni plus d’une trentaine de professionnels de médias en plus d’experts en matière de droit autour des problématiques de lutte contre le travail d’enfants.
L’objectif est de former les journalistes et les Influenceurs des médias sociaux aux reportages sur les enfants et leurs expositions aux pires formes de travail dans le cadre de la stratégie de communication.
À travers cette formation, les organisateurs attendent renforcer les capacités des participants qui seront en mesure de protection des enfants lors des interviews et reportages. Il s’agissait également de les éclairer sur les lois de la cybercriminalité en particulier du côté infantile.
Présentant le statistique mondial, André Pascal COULIBALY a indiqué, lors de la première journée, que près de 160 millions d’enfants travaillent dans le monde, soit une augmentation de 8,4 millions d’enfants au cours des 4 dernières années.
Il ressort de son propos que 79% d’entre eux seraient victimes des pires formes de travail comme l’esclavage, l’utilisation dans les conflits armés, prostitution, tri des déchets, trafic de stupéfiants, travail dans les mines…
La pauvreté, les conflits armés, les catastrophes naturelles, les crises sanitaires deviennent de plus en plus récurrentes au Mali et prédisposent davantage les enfants au travail, a avancé M. COULIBALY.
Selon le rapport national sur le travail des enfants au Mali en 2020, les régions les plus exposées à ce phénomène sont entre autres : la région de Koulikoro dont 22,6% ; Ségou avec 19,4%; Mopti 17,2%; Sikasso 14,3% etc.
Enfin, André a souligné l’intérêt que le projet porte à cet atelier qui permettra, dit-il, de recueillir les meilleurs pratiques pour la lutte contre le travail des enfants.
«L’alliance JOFA ne ménagera aucun effort pour mener ce combat » a lancé le manager.
Pour sa part, la présidente du parlement des enfants n’a pas caché sa satisfaction face à cette initiative. Ainsi elle s’est adressée aux hommes de médias, aux parents ainsi qu’aux parties prenantes les invitant à ne pas manquer cette précieuse opportunité pour unir nos voix pour la lutte contre les pires forces de travail des enfants.
Quant à lui, le président du CNLCTE Amadou THIAM qui représentait le Ministre du Travail, de la Fonction Publique et du Dialogue Social lors de la cérémonie d’ouverture a indiqué que le travail précoce des enfants entraîne chez ces derniers des pathologies sévères et les empêches le plus souvent d’aller à l’école.
Il a fait savoir que le phénomène du travail des enfants est plus accentué en milieu rural (61% des enfants de 5 à17 ans) qu’en milieu urbain (34%).
Selon lui, les causes profondes du travail des enfants dans le monde sont essentiellement la pauvreté, un accès limité à des opportunités de travail décent pour ceux en âge légal de travailler, la marginalisation sociale, la discrimination, le manque d’éducation universelle de qualité, la prévalence de l’économie informelle et la faiblesse du dialogue social.
Face à cette situation, il a réaffirmé l’engagement des autorités du Mali à combattre ce fléau.
Cet engament s’est traduit par la ratification des conventions fondamentales N°138 et 182 de l’Organisation Internationale du Travail (OIT) mais aussi par la création d’une Cellule nationale de lutte contre le travail des enfants depuis 2010, a-t-il dit.
En dépit des efforts consentis par notre pays pour la lutte contre le travail des enfants, le directeur Amadou THIAM a signalé que ce combat fait face à des défis, d’où l’intérêt de ce atelier.
PAR AMINA SISSOKO
Source : Info Matin
