Face à de nouvelles informations évoquant une possible alliance entre les terroristes du JNIM et les rebelles du Front de libération de l’Azawad (FLA), le gouvernement malien renforce sa stratégie sécuritaire en prolongeant le gel des avoirs de plusieurs leaders et chefs terroristes et séparatistes.
Le 4 mars 2025, le ministre malien de l’Économie et des Finances a signé un arrêté prolongeant pour six mois le gel des biens et ressources économiques de plusieurs figures majeures des groupes terroristes et des mouvements séparatistes.
Cette décision intervient dans un contexte géopolitique particulièrement tendu au Mali.
L’arrêté n°2025-0529 reconduit les mesures de gel prises le 8 mars 2024 à l’encontre de six leaders importants, dont Iyad Ag Ghaly, chef du groupe Ansar Dine et leader du Groupe de Soutien à l’Islam et aux Musulmans (GSIM), ainsi qu’Alghabass Ag Intalla, chef historique du mouvement rebelle touareg.
Ces mesures, prolongées jusqu’au 7 septembre 2025, illustrent la volonté des autorités maliennes de maintenir la pression sur ces acteurs jugés déstabilisants, qu’ils soient terroristes ou séparatistes.
La décision intervient alors que des sources sécuritaires font état de discussions entre le JNIM (Jamaat Nusrat al-Islam wal-Muslimin) et le FLA, deux groupes aux intérêts traditionnellement opposés mais qui pourraient désormais envisager une coopération stratégique. Une telle alliance modifierait profondément les équilibres géopolitiques dans le nord du Mali.
Parmi les personnalités visées par ces mesures figurent aussi Amadou BARRY, alias Amadou Kouffa, figure du terrorisme dans le centre du Mali ; Bilal Ag ACHERIF, cadre rebelle, Fahad Ag ALMAHMOUD (tué lors d’une frappe de drone le 1er décembre 2024) ; et Achafagui Ag BOUHADA, tous considérés comme des acteurs-clés dans les mouvements armés opérant dans la région.
Pression continue
Les implications de cette décision et les possibles alliances entre groupes terroristes et rebelles seront suivies de près par la communauté internationale, alors que la stabilité du Mali demeure un enjeu crucial pour la sécurité du Sahel.
D’ores et déjà, à la suite de l’ouverture d’une enquête judiciaire en novembre 2023, la justice malienne à travers le Procureur général près la Cour d’Appel de Bamako, avait finalement émis en mars 2024 des mandats d’arrêt internationaux contre Bilal Ag Chérif, Alghabass Ag Intalla et autres leaders terroristes pour « financement du terrorisme, blanchiment d’argent et détention d’armes de guerre ».
Par Abdoulaye OUATTARA
Source : Info Matin