Les forces armées nigériennes sont depuis plusieurs semaines accusées d’avoir commis des exactions au cours d’opérations antiterroristes au Mali, autour de Diffa, et surtout au Niger, dans la zone d’Inatès. Dans cette dernière zone, les autorités assurent que ces allégations « n’ont aucun fondement ».
Ainsi, le ministère des Affaires étrangères rejette ces accusations en bloc. Pour rappel, dans cette zone d’Inatès, 102 civils sont portés disparus depuis fin mars-début avril. Des autorités locales ont recensé leurs identités puis ont remis aux autorités régionales et nationales la liste de ces disparus. Il s’agirait, pour beaucoup, de Touaregs.
Que sont-ils devenus ? Selon plusieurs sources, ils auraient été tués avant d’être enterrés dans des fosses communes. Les forces armées nigériennes qui opèrent dans la zone sont, depuis lors, soupçonnées d’avoir procédé à ces tueries.
Au vu de la gravité de ces accusations, les autorités nigériennes ont donc diligenté une enquête confiée à l’Inspection générale des armées et à la gendarmerie.
Quant aux photos qui circulent sur les réseaux sociaux, le ministère indique qu’« elles ne mettent en évidence aucune présence de militaires des forces armées nigériennes, dans la zone, au moment des faits reprochés aux soldats ».
Pour les autorités nigériennes, les groupes armés terroristes tenteraient de semer la confusion car certains éléments de ces groupes revêtiraient les treillis des Forces de défense et de sécurité (FDS), comme ces dernières l’auraient constaté lors de récents accrochages. Par ailleurs, ils utiliseraient aussi des véhicules militaires dérobés lors des attaques.
Le ministère ajoute enfin que « toutes les troupes sont bien formées et sensibilisées sur les questions du droit international humanitaire. Il va même jusqu’à conclure que « l’armée nigérienne est reconnue pour être parmi les armées africaines les plus respectueuses du droit international humanitaire ».
La Commission nationale des droits de l’homme au Niger (CNDH) s’est rendue dans cette zone d’Inates et doit, elle aussi, rendre prochainement un rapport sur ces accusations d’exactions.
Source : rfi