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Le moral des troupes françaises au plus bas, selon l’état-major

Les diagnostics les plus divers convergent pour montrer que les Français doutent de l’avenir. Leurs soldats n’échappent pas à cette morosité. « Tous mes subordonnés me signalent une baisse sensible du moral », écrit le général Bertrand Ract-Madoux, chef d’état-major de l’armée de terre, dans une lettre adressée au ministre de la défense, Jean-Yves Le Drian, le 20 janvier, un courrier à diffusion restreinte dont Le Monde a pris connaissance.

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Les fuites de ce genre ne sont jamais désintéressées – la période est aux arbitrages sur la répartition des baisses d’effectifs prévues dans la défense. Reste que le sujet est une préoccupation majeure dans l’institution depuis des mois. A l’été 2012, le chef d’état-major des armées lui-même avait assuré que la situation était « au seuil d’alerte ».

Les traditionnels « rapports sur le moral » sont rédigés en ce début d’année. « Les travaux de dépouillement de nombreuses unités laissent présager que la synthèse que je vous adresserai dans quelques semaines traduira une dégradation des conditions de vie et de travail de nos soldats au cours de l’année 2013, ainsi qu’une forte inquiétude pour l’avenir », écrit le chef de l’armée de terre.

UNE « PAUPÉRISATION », SELON LES OFFICIERS

En opérations extérieures, et durant les périodes de préparation, le moral demeure « élevé », convient le général Ract-Madoux. C’est une constante : les moyens vont prioritairement aux forces déployées. De fait, les jeunes soldats semblent moins perméables au pessimisme ambiant que les plus anciens. Mais dans les régiments, on rumine en raison du « manque de moyens persistant » qui pèse sur le quotidien, alors que les réformes des dernières années étaient censées l’améliorer.

Ainsi, la dégradation des infrastructures (logements, lieux de vie et de travail) est un « motif d’insatisfaction majeur ». Des officiers évoquent une véritable « paupérisation ». Les restrictions sur les budgets de fonctionnement pèsent aussi, note le chef d’état-major, avec la suppression des moyens de transport à disposition des régiments.

Enfin et surtout, le logiciel défectueux de gestion de la paie, Louvois, mis en place en 2011, a profondément entamé la confiance des soldats envers les chefs et l’institution. « Les dysfonctionnements que l’armée de terre endure depuis plus de deux ans maintenant sont de plus en plus mal vécus », rappelle le général.

source : lemonde.fr

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