Les combattants du Mouvement National de Libération de l’Azawad (MNLA) qui occupent Kidal depuis un certains commencent y réduire leurs effectif progressivement; ils s’attendent à une offensive imminente de l’armée malienne sur la localité. Ainsi, une grande partie des combattants du MNLA sont venus occuper la ville d’Anéfis, situé entre Gao et Kidal. Là, ils règnent en seigneurs.
A l’entrée de la ville, un poste de contrôle a été installé au nom du gouvernement de l’Azawad. Tous les véhicules qui entrent ou sortent de la ville sont tenus de payer une taxe instituée par la fantomatique République de l’Azawad. Un ticket portant le cachet de l’Azawad est remis à chaque conducteur ayant payé pour qu’il puisse circuler tranquillement dans la zone sous contrôle du MNLA. Le pire de cette occupation de la ville par MNLA concerne les exactions contre les Arabes. N’ayant pas digéré leur sanglante défaite face au MUJAO fin 2012, les combattants du MNLA s’en prennent systématiquement aux Arabes de la localité, les accusant d’être des combattants ou sympathisants du MUJAO. Le mercredi 24 avril 2113, au cours d’une patrouille, les combattants du MNLA interpellent un jeune Arabe posté devant une boutique. Celui-ci refuse d’obtempérer et prend la fuite. Ils le pourchassent. Arrivés à hauteur du jeune Arabe, ils l’abattent de plusieurs balles de mitraillette. Visiblement pas satisfaits, les tueurs reviennent devant la boutique pour se renseigner sur l’identité de leur victime. Le boutiquier leur répond que le défunt n’est pas un combattant du MUJAO. Il présente même aux tueurs les deux frères du jeune homme restés devant la boutique. Aussitôt, les éléments du MNLA, sans sommation, tirent sur les deux frères ainsi que sur le boutiquier, avant de vider la boutique de son contenu. Après leur sale besogne, ils rejoignent leur base. La population, impuissante, recupère les quatre corps. Ils ont été enterrés le jeudi 25 avril 2013. La population de la ville d’Anéfis ne comprend pas pourquoi l’armée du Mali ne vient pas occuper Annefis afin d’en chasser les tueurs du MNLA.
Tiékorobani