La Chambre de commerce et d’industrie de Ségou a accueilli, du 19 au 21 décembre 2024, les festivités commémoratives de la Journée Internationale des Migrants, placée sous le thème : « Migrations, Genre et Changements climatiques : quelle protection pour les personnes en mobilité ? » La cérémonie d’ouverture des travaux était présidée par le Premier ministre, Abdoulaye Maïga, en présence de membres du gouvernement, notamment Mossa Ag Attaher, ministre des Maliens établis à l’extérieur et de l’Intégration africaine, ainsi que des Partenaires techniques et financiers (PTF) et de nombreuses autres personnalités.
Au cours de la cérémonie, le ministre Attaher a souligné que l’apport de la diaspora malienne au budget national est estimé à 700 milliards de FCFA. Il a également rappelé qu’au cours des dix dernières années, plus de 30 000 migrants sont décédés ou portés disparus.
Après les mots de bienvenue prononcés par le RECOTRAD (Réseau des Communicateurs Traditionnels) et le maire de Ségou, Nouhoum Diarra, le chef de mission de l’Organisation Internationale pour les Migrations (OIM) au Mali, Boubacar Seybou, a indiqué que les changements climatiques figurent parmi les principales causes de migration.
À sa suite, l’ambassadeur de l’Union européenne au Mali, Thomas Eckert, a précisé que cette journée est une occasion de faire le bilan de la politique migratoire.
« Nous sommes obligés de renforcer la protection des Maliens établis à l’extérieur et de créer des conditions favorables à leur pleine implication dans la vie de la nation malienne. Cela prouve à suffisance que nos plus hautes autorités ont un souci permanent de nos compatriotes vivant à l’extérieur. Je me plais de rappeler très souvent que l’apport de nos compatriotes au budget national tourne autour de 700 milliards de FCFA. Grâce aux actions du gouvernement, avec l’accompagnement de nos partenaires internationaux, l’année 2024 a été marquée par la réalisation d’importantes activités pour la protection de nos compatriotes établis à l’extérieur et leur mobilisation dans le cadre du développement national. Il s’agit notamment de l’assistance à 10 500 de nos compatriotes en situation de détresse à l’extérieur, à travers des opérations de rapatriement », a déclaré le ministre.
En dépit de ces efforts notables de l’État et de ses partenaires, a-t-il déploré, la migration irrégulière continue de provoquer des drames, malheureusement.
« Les statistiques macabres liées à la tragédie de la migration irrégulière parlent d’elles-mêmes et nous interpellent. Selon les estimations de l’OIM, de janvier 2014 à septembre 2024, 67 000 migrants sont morts ou portés disparus sur les routes périlleuses de la migration irrégulière, dont 8 606 en 2023 et 6 997 en 2024. Au cours des dix dernières années, plus de 30 000 migrants sont décédés ou portés disparus dans leurs vaines tentatives d’atteindre l’Europe », a conclu Mossa Ag Attaher.
Quant au Premier ministre, Abdoulaye Maïga, il a signalé que la nouvelle Constitution accorde une place de choix aux Maliens établis à l’extérieur, qui siègeront désormais à l’Assemblée nationale et au Sénat. Selon lui, les Maliens établis à l’extérieur jouent un rôle prépondérant dans le processus de développement du Mali, que ce soit en termes de transferts de fonds pour la prise en charge des familles restées au pays, ou d’expertise technique et intellectuelle dans le cadre du renforcement des capacités des structures nationales.
Enfin, le Premier ministre s’est réjoui des initiatives lancées par le ministre des Maliens établis à l’extérieur et de l’Intégration africaine pour lutter contre la migration irrégulière.
Aguibou Sogodogo
Source : Le Républicain