Dans un communiqué publié, le 12 décembre 2024, le poids des flux financiers illicites en Afrique est dénoncé par la Commission des Nations Unies pour l’Afrique (CEA). Selon la CEA, citée par plusieurs agences de presse, dont l’Agence de presse africaine (APA), «les vastes ressources de l’Afrique, de l’or et des diamants aux terres fertiles et à l’énergie solaire, ont trop souvent enrichi une minorité privilégiée locale et étrangère tout en laissant de côté la majorité des Africains …Les flux financiers illicites coûtent environ 90 millions de dollars par an alors qu’environ 282 millions de personnes en Afrique restent sous-alimentées et que plus de la moitié des nations sont confrontées à un surendettement alors que la dette extérieure dépasse 1.000 milliards de dollars», a rapporté la CEA, selon l’APA.
Pour Saïd Adejumobi, Directeur de la planification stratégique à la Commission économique pour l’Afrique, «le paradoxe de l’abondance en Afrique est aussi visible que frustrant un continent doté d’immenses richesses naturelles mais accablé par la pauvreté, la faim et une dette insoutenable».
Il est clair que les ressources naturelles de l’Afrique constituent une mine intarissable pour une élite dirigeante et ses parasites. La Commission des Nations Unies pour l’Afrique (CEA) a vraiment raison que l’or, le diamant, le pétrole, le bois et autres extraits africains enrichissent une minorité privilégiée nationale et étrangère.
Dans de nombreux pays africains, les hommes passent mais les pratiques mafieuses demeurent. Les rares dirigeants qui osent emprunter le chemin de la bonne gouvernance sont combattus avec la plus grande virulence par les prédateurs qui usent et abusent des deniers publics comme de leurs biens personnels. Sans le moindre scrupule !
Chaque régime fabrique ses opérateurs économiques, sa génération spontanée de milliardaires. Grace a la fortune colossale amassée en un temps-éclair, la nouvelle oligarchie politicomilitaire s’en donne à son tour avec arrogance aux pratiques mafieuses. Ses comptes planqués dans les paradis fiscaux refusent du fric pendant que la populace, privée du minimum vital, crève de faim.
Au moment où des milliards de dollars tirés du pillage des ressources naturelles de l’Afrique prennent d’autres directions, ses enfants n’ont pas droit à l’éducation. Au moment où l’or et le diamant du continent profitent à une infime minorité de privilégiés nationaux et étrangers, la misère décime les populations africaines.
Chaque flux financier illicite de cette bourgeoisie compradore, de ces monstres hideux et insatiables approfondit davantage le gouffre au fond duquel sont maintenus nos pays.
Par Chiaka Doumbia
Source : Le Challenger