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Le jihadiste responsable du rapt des journalistes de RFI tué au Mali

Une information officialisée vendredi au moment où Paris revoit sa stratégie au Sahel, en mettant fin à l’opération Barkhane.

L’information a été rendue publique vendredi après-midi par le ministère des Armées, au lendemain de l’annonce de la fin de l’opération de Barkhane : la force française déployée au Mali a tué Baye ag Bakabo, le jihadiste qui serait derrière l’enlèvement des deux journalistes de RFI exécutés après avoir été pris en otage, en 2013.

“Le 5 juin, les militaires de Barkhane ont détecté la préparation d’une attaque terroriste à Aguelhok, dans le nord Mali” et ont “éliminé quatre terroristes”, via une frappe aérienne, parmi lesquels “Baye ag Bakabo”, un cadre d’Al-Qaïda au Maghreg islamique (Aqmi), “responsable du rapt de nos concitoyens” Ghislaine Dupont et Claude Verlon, a annoncé la ministre des Armées, dans un communiqué.

Ghislaine Dupont et Claude Verlon, deux reporters chevronnés, fins connaisseurs de l’Afrique, avaient été kidnappés le 2 novembre 2013, à Kidal, après l’interview d’un chef de la rébellion au Mali. Leurs corps avaient été découverts 12 kilomètres plus loin, criblés de balles, près d’un pick-up abandonné. La responsabilité de Baye ag Bakabo avait été établie par l’utilisation de son véhicule personnel, ainsi que par plusieurs appels téléphoniques, selon France 24.

La France poursuivra la lutte contre le terrorisme au Sahel, avait martelé, quelques heures plus tôt, la ministre des Armées, Florence Parly, livrant des précisions sur la fin annoncée de l’opération Barkhane au Mali. Les troupes françaises, engagées depuis 2013 dans la lutte contre les groupes djihadistes, vont laisser la place à une “coalition internationale”, a annoncé jeudi le chef de l’État, selon lequel le temps est venu d’amorcer “une transformation profonde” de la présence militaire française au Sahel.

Parly : “La France reste engagée au Sahel”

Mais “nous ne changeons pas d’objectif. Ce qui change, c’est l’approche”, a assuré Florence Parly sur Franceinfo, sans donner de chiffres précis sur la réduction des effectifs militaires français.

“La France reste engagée au Sahel. L’engagement militaire de la France restera très significatif”, a-t-elle seulement précisé. Paris envisage de réduire de moitié, d’ici à début 2023, le nombre de soldats français mobilisés en soutien de Bamako, selon Le Monde.

“Nous avons toujours dit depuis bien longtemps que Barkhane n’était pas éternelle et nous avons aussi dit que notre dispositif militaire devait sans cesse s’adapter”, a-t-elle ajouté. “Nous sommes passés petit à petit d’une opération où la France intervenait lourdement, souvent seule, à une situation dans laquelle non seulement nous ne sommes plus seuls parce que nous avons entraîné les Européens avec nous, mais nous sommes aussi de plus en plus en partenariat avec les forces armées sahéliennes que nous avons formées, entraînées, et avec lesquelles nous avons combattu”, a indiqué Florence Parly. La ministre des Armées a assuré que cette annonce n’avait pas de rapport avec la situation politique au Mali, où une junte militaire a pris le pouvoir par la force récemment, poussant la France à annoncer le 3 juin la suspension de ses opérations militaires conjointes avec le pays.

Mais ce coup d’État dans le coup d’État a bel et bien pesé dans la décision de la France qui soupçonne, de plus, le nouveau pouvoir malien, qui vient de former un nouveau gouvernement avec de nombreux militaires, d’accointances avec les jihadistes. La montée du sentiment antifrançais au Mali et la situation toujours instable au Sahel après huit ans de guerre ont également poussé Paris à arrêter en partie les frais pour miser sur la mise en œuvre d’une alliance internationale anti-jihadistes qui est loin d’être réglée.

Le lourd tribut payé par l’Occitanie

La décision d’Emmanuel Macron de mettre fin à l’opération Barkhane résonne en Occitanie. En huit ans, la 11e Brigade parachutiste de Toulouse a en effet été déployée cinq fois au Sahel, rapporte La Dépêche. Elle y a perdu aussi sept des siens, inscrits parmi les cinquante soldats tués là-bas depuis 2013. Actuellement, elle y compte encore 300 hommes du 8e RPIMa de Castres, du 1er RHP et du 35e RAP de Tarbes ainsi que du 17e RGP de Montauban dans la zone dite des “Trois frontières”. Ses commandos y sont aussi très régulièrement envoyés tandis que le 1er RTP de Francazal y travaille quotidiennement, avec des opérations aéroportées et des livraisons par l’air.
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