Le gouvernement malien a dénoncé lundi une “épuration raciale” contre des populations noires à Kidal, et réaffirmé que la présence de l’armée malienne dans cette ville du nord-est du Mali, contrôlée par la rébellion touareg, n’était “pas négociable”.
“Un groupe armé, dans la région de Kidal, procède à une épuration raciale. Le gouvernement regrette que des compatriotes se comportent ainsi. Lorsqu’on sélectionne des personnes par la couleur, c’est une épuration raciale”, a affirmé le ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement, Manga Dembélé, au cours d’un point de presse.
“Le gouvernement condamne avec la dernière énergie ce que nous considérons comme des exactions. Si ce qui se dit à Kidal est avéré, les auteurs répondront de leurs actes”, a-t-il ajouté, sans attribuer ces “exactions” à un groupe précis.
Des habitants de Kidal ont affirmé dimanche à l’AFP que des membres du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA, rébellion touareg) s’en étaient pris aux populations noires de cette ville pour les “expulser” vers Gao, localité située plus au sud.
Le MNLA a démenti toute “chasse aux Noirs”, assurant rechercher des éléments “infiltrés” envoyés par les autorités maliennes. Selon le MNLA, plusieurs dizaines de personnes, dont un officier malien, ont été arrêtées par ses hommes à Kidal.
“Nous ne faisons que rechercher des infiltrés dans notre zone”, a expliqué le porte-parole du MNLA Mossa Ag Attaher.
“Le gouvernement mettra tout en oeuvre pour que (. . . ) l’armée malienne soit à Kidal avant les élections. La présence de l’armée n’est pas négociable. L’armée sera à Kidal quel qu’en soit le prix”, a poursuivi M. Dembélé.
Le MNLA refuse la présence de l’armée et l’administration maliennes à Kidal, moins de deux mois avant le premier tour de la présidentielle prévu le 28 juillet dans tout le Mali.
Des discussions ont actuellement lieu à Ouagadougou entre les groupes touareg et les autorités du Burkina Faso, pays médiateur dans la crise malienne, sur l’organisation de la présidentielle fin juillet au Mali, en particulier à Kidal.
AFP
Source: Jeune Afrique