Sur une image de lavage de mains d’enfants à la télé, on voit ces derniers marcher sur le drapeau, sous la pression de leurs maîtres. Hé oui, on a oublié le drapeau.
Dans plusieurs écoles, les responsables ont oublié la montée des couleurs. Les enfants font la queue pour se laver les mains et ensuite rejoindre les classes. Il n’y a plus de montée des couleurs, alors que pendant toute une semaine, ils ont été préparés à cela.
Maintenant, avec Ebola, on oublie le Mali. Même à la cité administrative, les gens ne respectent plus le drapeau, idem à la place de l’indépendance. Tout comme à la Place de la République, les députés maliens ne portent que le drapeau guinéen à longueur de session. Autant dire qu’il faut une journée de bons citoyens à l’intention de tous les Maliens.
L’ORTM joue sa partition
Il a fallu l’enregistrement d’un premier cas du virus Ebola pour que les Maliens prennent cette maladie au sérieux. Les habitudes ont changé partout, dans les services, les banques et autres lieux de travail. Il y a des dispositifs sanitaires en plus de l’eau et du savon ; il y a des produits de désinfection.
Pour ne pas rester en marge, l’ORTM aussi est entré dans la danse avec une partie du journal consacrée à la lutte contre Ebola. Pour combien de temps ? Parce qu’on ne voit dans cette rubrique que les activités des membres du gouvernement ou des institutions. Les Maliens moyens ont peu de place.
Le tout dans une indifférence totale. Si on montre les ministres pendant 5 minutes, les lavages des mains dans les écoles ne dépassent pas 1 minute. Comme si Ebola fait la différence entre ministre et malien moyen. L’ORTM doit changer, car en faisant toujours la part belle aux autorités, cet Office oublie les Maliens moyens.
Pénurie d’eau de javel
À la première alerte de cas de virus Ebola à Kayes, l’eau de javel a manqué dans les boutiques, alors qu’en temps normal, c’est un produit qui n’est pas utilisé. Mais en une journée, les Kaysiens ont tout acheté.
Il a fallu l’ouverture des boutiques du grand marché de Kayes afin d’approvisionner certains quartiers qui n’en avaient plus. L’eau javel a été le premier produit sur lesquels les populations de Kayes se sont ruées avant l’arrivée des autres produits.
Malgré la panique et la grande peur, les gens n’ont pas oublié le bon reflexe de prendre des mesures de précaution. Cela pour mettre les enfants à l’abri. Les enfants ont été chassés des écoles, dès l’annonce de l’enregistrement du premier cas.
Une fois revenus à la maison, ils ont augmenté la peur et la frayeur des grandes personnes, qui ne voient aucune alternative face à Ebola. «C’est la mort directe», nous a confié Fanta Traoré de l’hôpital de Kayes.
Source: Le Reporter