La France assure en octobre la présidence tournante du Conseil de sécurité et compte faire de la lutte contre le terrorisme au Sahel l’une de ses priorités. Elle est présente dans la zone sahélo-saharienne avec 4.000 hommes dotés d’avions de combat, de drones, d’hélicoptères et de blindés (opération antijihadiste Barkhane), et a poussé à la création début juillet d’une force militaire commune à cinq pays du Sahel: Mauritanie, Tchad, Mali, Niger et Burkina Faso.
“La force conjointe G5 Sahel est l’outil approprié pour compléter la mission Minusma” de l’ONU au Mali, a jugé François Delattre en présentant le programme du Conseil de sécurité pour ce mois. Son objectif “est de mener de premières opérations courant octobre”, a-t-il précisé.
A terme, la force G5 Sahel doit comprendre 5.000 hommes et aura à la différence des Casques bleus de la Minusma la possibilité de s’affranchir des frontières lors d’opérations antijihadistes. Son financement reste toutefois loin d’être assuré.
L’Union européenne a promis 50 millions d’euros, auxquels doivent s’ajouter 50 millions de contributions des Etats membres de la force. Sur un an, le coût de son fonctionnement a été estimé à 423 millions mais ce chiffre est en train d’être fortement revu à la baisse, selon des diplomates.
La force G5 a été adoubée par le Conseil de sécurité mais sans ouvrir la possibilité d’une aide internationale à son financement, ce qu’espère obtenir à terme et à force de persuasion la France, notamment auprès d’Américains très réticents à augmenter les dépenses de l’ONU dans les opérations de paix.
“Cette menace terroriste nous concerne tous”, a insisté lundi l’ambassadeur français. Il a reconnu des “tensions initiales” mais estimé que “des progrès avaient été faits” sur une meilleure compréhension de la complémentarité entre la force G5 Sahel et la Minusma au Mali.
“La Minusma peut apporter un soutien opérationnel et logistique à la force G5 Sahel”, a estimé l’ambassadeur français. Ce concours permettrait à la fois de réduire les coûts de la nouvelle force et de faire contribuer les membres de l’ONU à son financement.
Parmi les 15 membres du Conseil de sécurité, les Etats-Unis ne devraient pas être représentés lors du voyage au Sahel par leur ambassadrice, Nikki Haley. Le président américain Donald Trump a décidé de l’envoyer en octobre au Soudan du Sud et en République démocratique du Congo s’enquérir des opérations de paix menées par l’ONU dans ces deux pays à la situation politique instable et en proie à des violences.