Une mission d’information et d’étude décidée par le bureau de l’Assemblée parlementaire paritaire ACP-UE (App) s’est rendue à Bamako du 7 au 9 mars 2018. L’objectif de la mission était de recueillir des informations de première main permettant d’actualiser et d’enrichir la réflexion de l’Assemblée parlementaire paritaire (App).
Cette mission a échangé sur deux points importants : la situation sécuritaire et politique qui prévaut au Mali et la manière dont elle peut accompagner le processus politique en cours et la réussite tant en termes d’organisation que de déroulement des élections à venir. Toutes ces informations ont mises à la disposition de la presse lors d’un point de presse organisé et animé vendredi 9 mars 2018 à l’hôtel Radisson Blu par les représentants de l’Acp et de l’UE.
La mission était conduite conjointement par Mme Cécile Kashetu Kyenge, membre du parlement européen, coprésidente de l’Assemblée parlementaire paritaire Acp-Ue et M. Joseph Owona Kono, coprésident de l’Assemblée parlementaire paritaire.
Aux dires des conférenciers, la mission a rencontré les différentes autorités et parties prenantes, notamment le président de l’Assemblée nationale, l’honorable Issiaka Sidibé, les députés du nord, le ministre des Maliens de l’extérieur et de l’Intégration africaine, Dr. Abdramane Sylla, le bureau de la commission électorale nationale indépendante (Ceni), des formations politiques de la majorité et de l’opposition, des organisations de la société civile, des leaders religieux et des acteurs économiques et sociaux. Elle a également eu des échanges avec la Minusma, la Cédéao et plusieurs représentations diplomatiques accréditées à Bamako.
Ici, à Bamako, disent-ils, au cours des différentes rencontres, la mission a entendu des points de vue très clairement exprimés sur divers sujets majeurs pour le Mali, comme la situation politique et sécuritaire, la mise en œuvre de l’Accord de paix et de réconciliation, la préparation et l’organisation d’élections apaisées, crédibles et transparentes, ainsi que la crise humanitaire qui frappe le pays et les problèmes liés aux phénomènes migratoires.
Selon Mme Cécile Kashetu Kyenge, membre du parlement européen, sa mission a acquis la ferme conviction que la tenue des élections présidentielles et législatives aux échéances prévues était une aspiration unanime de tous ses interlocuteurs et une exigence absolue pour l’avenir du Mali. «Elle (sa mission) mesure les difficultés importantes et réelles qui entravent encore, à ce stade, la bonne organisation de ces élections, qu’il s’agisse du risque sécuritaire pesant sur la majeure partie du territoire ou du retard pris dans la mise en œuvre du processus électoral», a-t-elle martelé.
En ce qui concerne M. Joseph Owona Kono, coprésident de l’Assemblée parlementaire paritaire, il encourage les autorités maliennes à mobiliser toutes leurs capacités pour que ces élections aient lieu, avec l’aide de la communauté internationale, afin d’éviter une situation de vide constitutionnel. «Nous les invitons à rechercher la tenue d’élections apaisées, crédibles et transparentes, en y associant l’ensemble des acteurs de la société malienne, afin de leur faire accepter et partager la nécessité et les modalités de ce processus», souhaite-t-il.
À en croire les conférenciers, leur mission a été sensibilisée à la crise humanitaire et plus particulièrement alimentaire qui touche de plus en plus de Maliens, à la suite d’épisodes de très faible pluviométrique ayant eu des conséquences désastreuses sur l’agriculture vivrière.
Ousmane DIAKITE
Source: Soleil Hebdo