Par-delà les appels et traditionnelles sollicitations de suffrages, le lancement de la campagne de Karim Keïta et colistiers a donné lieu également à la levée de tant d’équivoques entretenues autour de la disparition de Birama Touré, membre d’une des familles fondatrices de Bamako. Sans pour autant faire ombrage à la fête.
La campagne des législatives a démarré officiellement, hier dimanche 8 mars 2020, sur route l’étendue du territoire nationale. En commune II du district de Bamako, elle n’aura pas démarré dans la discrétion. En effet, l’Alliance Adema-RPM-MPR, représentée par le trio Djilla Assitan Diallo – Karim Keita -Hadi Niangadou, a est entrée dans la danse en ouvrant le bal sur le terrain de la Cité des Infirmiers. C’était en présence des trois candidats, de leurs amis et sympathisants ainsi que des militants de leurs formations politiques respectives. On note entre autres figures célèbres le maire de la Commune II, Ckeick Abba Niaré, le DG de la CANAM, Mahamane Baby et le PDG du PMU-Mali Vital Diop. Le sang étant plus fort, le frère cadet Bouba Keita était également de la partie pour porter main-forte à son grand-frère Karim Keita, qui rempile pour un deuxième mandat parlementaire consécutif. Au décor a pris part par ailleurs une foule assez imposante de femmes bien drapées dans leur tenue de 8 mars pour témoigner et renouveler leur confiance au duo sortant. Ce n’est pas tout. L’éclat de la cérémonie de lancement a été également rehaussé par la présence de nombreuses associations, mouvements et clubs acquis à la cause ainsi qu’aux actions des candidats en lice.
C’est dans cette ambiance festive que le propos liminaire de la présidente de la commission d’organisation est intervenu pour exhorter la population de la Commune II à renouveler le mandat des députés sortants Karim Keïta et Hadi Niangadou, pour leur permettre de parachever leurs œuvres de développement de la commune et d’épanouissement ses habitants.
Et la candidate Djilla Assitan Diallo, tablant sur un résultat électoral hors du commun, d’inviter les militants au retrait de leur carte d’électeur. «Nous voulons que vous matérialisiez votre soutien avec un score de 100%», a-t-elle scandé.
Le député sortant Hadi Niangadou s’est montré pour sa part reconnaissant à la population de la Commune II de l’avoir déjà précédemment crédité de leurs suffrages en lui accordant l’opportunité de prendre part aux débats à l’Assemblée nationale. Mais, tout en sollicitant le nouvellement du bail, il a engagé ses colistiers à défendre le Mali une fois réélu. «En tant arbitre, je viens vous demander de nous renouveler votre confiance. La Commune II m’a tout donné et je lui dois tout», a-t-il martelé avant d’inviter la population à crédibiliser leur liste par un vote massif le 29 mars.
Le lancement de la campagne a donné l’occasion, pour la première fois, à Karim Keïta de s’exprimer sur les allégations en rapport avec son implication dans la disparition du journaliste Birama Touré. «Tout ce qu’on a raconté sur moi, pendant ses 6 derrières années, ne sont que des mensonges», a martelé le fils du président. Et comme pour expliquer qu’il n’a fait que payer pour le leur fait d’être le fils du président, le député Karim Keita d’ajoute : «Ta famille peut être un obstacle en politique et te causer plus de tort que de bien» Comment un membre d’une famille peut disparaitre et on attend plus de quatre ans pour le chercher, s’est-il interrogé avant de rejeter en bloc toute implication dans la disparition de Birama Touré. Notons que cette clarification fait écho à l’air du temps puisqu’en milieu de semaine la question était au cœur d’une clarification devant les médias que les familles du disparu ont cru bon d’apporter en pleine atmosphère électorale.
Amidou KEITA