Le président du Cnid-FYT fait feu de tout bois et ne laisse aucun détail passer anodin, depuis le déclenchement du processus électoral. Il vient de prendre à la gorge la Cour constitutionnelle et on peut s’attendre à davantage plus de bras-de-fer, tout au long du processus. Si Me Mountaga Tall est fondé à mettre en lumière les turpitudes des Sages, il n’en demeure pas moins que ses motivations pourraient se trouver ailleurs. Il n’est pas exclu par exemple que l’inamovible président du Cnid anticipe sur les justifications d’un fiasco qui s’annonce pour une espèce politique en voie de disparition. Les dénonciations sur le processus électoral sont manifestement assimilables à un chant de sirène car le parti de l’ancien ministre de la Communication ne dispose d’aucune position gagnante dans la quinzaine de circonscriptions où il convoite de sièges. Pour qui sait que la survie économique des formations maliennes est tributaire e leur représentativité, il y a de quoi s’interroger sur le destin du Cnid après les législatives.
Les législatives dans la «Cour» des ignorants
Le collège des «Sages» de la Cour constitutionnelle n’en finit pas d’offrir par eux-mêmes des motifs de leur contestation dans l’opinion. Il vient d’en rajouter par son dernier arrêt de validation des candidatures, lequel est révélateur d’une ignorance très préjudiciable aux différents protagonistes du jeu électoral. Il s’agit, en clair, des motivations sur lesquelles reposent les arguments de rejet de la requête du candidat Yeah Samaké en rapport avec les assesseurs de la majorité et de l’opposition. Ils ont mis en évidence, en effet, la totale méconnaissance de la nouvelle loi électorale qui dispose que les deux tendances sont représentées par un assesseur chacun. Mais en rejetant la requête, les Sages de la Cour constitutionnelle, sous la férule d’une juriste chevronnée comme Maïnassa Danioko, ont pris pour référence d’anciennes dispositions révolues selon lesquelles les partis ne sont représentés que par leurs seuls délégués au sein des bureaux de vote. De quelle autre ignorance de la Cour les candidats seront victimes à d’autres étapes plus déterminantes de la compétition ? Or les lois sont faites pour être connues par ceux qui sont tenus de s’en référer pour départager les concurrents.
La jeunesse de Gao met aussi la pression
A quelques encablures du scrutin du 29 Mars, la jeunesse de Gao donne de la voix. Très remontée notamment contre les promesses encore non-tenues du gouvernement de Boubou Cissé d’entamer au plus vite les travaux de la route Sevaré – Gao – dont la détérioration pénalise le trafic en direction leur contrée -, les jeunes de la Cité des Askia s’insurgent et menacent de répondre à l’inaction de autorités à coups d’obstacles à la tenue des élections législatives. Ils l’ont fait savoir en tout cas en pleine visite du Premier ministre au septentrion (Kidal) par le biais d’un communiqué puis d’une correspondance adressée à l’Exécutif local dans ce sens. Les élections seraient-elles dans l’impasse à Gao. Quoi qu’il en soit, l’épisode intervient au très mauvais moment pour les formations politiques engagées dans la course des législatives avec une identité de la majorité présidentielle. Il nous revient, de source digne de foi, qu’assurance leur a été donnée que les travaux vont réellement débuter cette semaine.
La Rédaction