Cette annonce a été faite par Evelyne Decorps, l’ambassadrice de la France au Mali à l’occasion d’une conférence de presse tenue le 27 mai dernier à la Maison de la Presse. Organisée par l’Union des Journalistes pour la promotion de la Diplomatie au Mali (UJDM), cette conférence marque d’une pierre blanche, le début d’une série de conférences que cette union dirigée par notre confrère Amadou Mahamadou Sangho, entend initier chaque mois avec l’ensemble des diplomates accrédités dans notre pays. Le thème a porté sur : «Relations franco-malienne, historique, acquis et perspectives».
Cette conférence, faut-il préciser, avait été précédée d’une cérémonie d’ouverture marquée par trois interventions. En ce moment béni de Dieu, le président d’honneur SoryKemesso, a tout d’abord souhaité à la communauté musulmane un bon mois de ramadan. Il a ensuite salué l’ambassadrice de la France pour avoir accepté l’invitation de l’Union. Avant de souhaiter pleins succès aux travaux.
A son tour, le président de l’Union, Amadou M. Sangho, a salué à la suite de son prédécesseur, la présence remarquable de Mme Evelyne Decorps, l’ambassadrice de France.
Cette cérémonie, pour lui, est d’autant plus symbolique qu’elle marque d’une pierre blanche le début d’une série de conférences. Il a expliqué que l’UNJDM est une association regroupant une trentaine d’organes, toute presse confondue, créée le 23 août 2011, et dont les objectifs se résument ainsi : Mieux faire connaître les différents partenaires intervenant dans notre pays et leur apport dans le développement économique et social ; Vulgariser les acquis de la coopération entre le Mali et ses partenaires par le biais d’une communication efficiente et dynamiser cette coopération à travers la création d’espaces d’échanges féconds sur des sujets d’intérêt mutuel. Prenant la parole, Mme Evelyne Decorps, l’ambassadrice de France au Mali, a fait un bref rappel de l’historique des relations entre la France et le Mali.
Selon elle, la relation entre la France et le Mali est une relation bilatérale ancienne qui remonte à la fin du 19ème siècle. À ses dires, cette relation s’est interrompue dans les années 1960 avec l’éclatement de la fédération Mali-Sénégal où le président Modibo Keïta s’est rapproché largement de l’URSS et de la Chine. Après la prise du pouvoir de Moussa Traoré, la conférencière Evelyne Decorps a noté une embellie dans les relations entre les deux pays avant qu’elles ne soient à partir de 1995 un peu distendues par la décision du président Alpha Oumar Konaré de ne pas se rendre à Dakar à l’invitation du président français, Jacques Chirac, pour célébrer le centenaire de l’AOF.
Elle dira que les relations franco-maliennes ont connu des hauts et des bas avec parfois quelques incompréhensions. Avant de rappeler qu’après l’arrivée au pouvoir du président Alpha Oumar Konaré et la période intérimaire d’Amadou Toumani Touré, de très bonnes coopérations ont eu lieu même si les relations officielles étaient un peu froides. Sur le sujet de la diaspora du Mali en France, l’ambassadrice a fait savoir qu’ils sont aujourd’hui environ 76.000 en situation régulière.
Elle a souligné que 4500 titres de séjour sont délivrés pour les ressortissants maliens tous les ans, dont 1500 au titre de régularisation. «Nous ne faisons pas que renvoyer des migrants, nous les régularisons aussi», a déclaré Evelyne Decorps.
Avant d’ajouter que la diaspora malienne en France est un élément important de la relation au niveau politique et en matière de développement. Par rapport à l’aide au développement, la conférencière a expliqué que sur les 25 dernières années, l’aide publique au développement mobilisée par la France s’est élevée à un peu plus de 1130 milliards de FCFA, soit 1,7 milliard d’euros. «La France est aujourd’hui le 2ème bailleur bilatéral derrière les Etats-Unis.
Nous avons au-delà de cela, une contribution supplémentaire qui n’est pas négligeable non plus». Par ailleurs, l’ambassadrice de France au Mali a déclaré que depuis l’intervention de Serval au Mali, la France a engagé plus de 473 millions d’euros, ce qui couvre, selon elle, la hauteur de l’engagement vis-à-vis du Mali. En outre, aux dires d’Evelyne Decorps, il y a plus de 120 entreprises françaises qui emploient plus de 4.000 personnes et qui sont également sources de revenus non négligeables en termes de fiscalité.
D.KEITA
Source: Mali Sadio