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La révolution du 26 mars: 25 ans après

Les impondérables d’une actualité imprévisible et le glissement des priorités nationales semblent reléguer à sa minuscule circonférence le 25ème anniversaire de la Révolution. Que voulez-vous ! Les temps ont changé. Le Monde, de nos jours, ne s’affiche pas toujours en heures révolutionnaires avec ses minutes d’exaltation populaire et ses secondes de mémoire.

statue martyrs 26 mars
Le frétillement de l’actualité se fait désormais à coup d’explosion de bombes et de mines ; d’attaques ciblées ; d’angoisse sécuritaire en tous genres ; mais aussi de défis, territorial et de souveraineté non résolus…, au rythme d’ambitions des moins vertueuses qui laissent peu de place au souvenir.
Le Mali d’aujourd’hui n’a rien à voir avec celui d’il y a 25 ans. Les hommes ont passé, mais le Grand Mali est, et restera. Avec les mêmes défis, les mêmes challenges : la paix à construire, la sécurité à restaurer, les emplois à trouver, un niveau de vie à relever pour les masses laborieuses… Bref, les énergies (et/ou les frustrations) à canaliser, l’espoir à ensemencer.
Vingt-cinq ans après la Révolution du 26 Mars, le Mali est. Dans les limites de ses frontières, mais dans quelle souveraineté ? Les ambitions léguées par les pères fondateurs s’effilochent, si elles ne sont pas seulement travesties au détour d’improbités et d’impostures triomphantes.
25 ans le Mali est ; mais désormais quel Mali ? Le sprint à l’enrichissement, à l’accaparement, au prestige de la posture a eu raison de l’unité de notre nation et de la fierté de notre peuple. Quel est ce Malien qui n’a pas ressenti dans son âme la suprême injure du chroniqueur : le Mali un pays dit de fierté qui n’a pas les moyens de son orgueil ?
25 ans après, où est le Mali, notre Mali, celui que nous tous déclamions en chœur et en sourdine :
« Oh, Mali d’aujourd’hui,
Oh, Mali de demain,
Les champs fleurissent d’espérance
Les cœurs vibrent de confiance » !
En tout cas, il est aujourd’hui loin de celui que chacun et tous, espérions au lendemain de la chute de Moussa TRAORE.
Faire tomber Moussa TRAORE était-il la fin de tous les problèmes du Mali, « la fin de l’histoire » ?

Démocrates sincères et patriotes convaincus, nous avons été beaucoup à avoir accepté, à travers des compromissions, de brûler les étapes du processus révolutionnaire (tel qu’enseigné dans les manuels), et surtout nous être appropriés du best-seller de Francis Fukuyama. Parce que pour qu’arrive «la fin de l’Histoire », il aurait fallu qu’il ait « le début de l’histoire » (le premier écrit par Francis).

Mais, non !
La plupart d’entre nous ont pensé que l’histoire s’écrirait en conte de fée pour endormir les consciences traumatisées par « 23 ans de dictature et de gabegie » ; que le 26 Mars sera une Geste pour immortaliser héros et hérauts dans leur posture d’imposture de vainqueurs.
Le 26 Mars n’a pas été, n’est pas «la fin de l’histoire ». C’était le début, l’amorce d’un tournant raté par ceux qui ont confisqué la révolution et assassiné l’espoir. A notre grande désillusion, 25 ans après la chute de Moussa TRAORE, amèrement chacun a pu constater que point de liberté et de démocratie il n’était question. Ce qui était en jeu n’avait rien à voir avec les slogans et les banderoles derrières lesquels nous avons battu le pavé, accepté d’inspirer à pleins poumons les gaz lacrymogènes (on imbibait le nez avec du « mentholatum » chinois pour pouvoir résister)… Il ne s’agissait ni du Mali ni de Moussa TRAORE ni de démocratie ni de liberté, mais de pouvoir.
Un pouvoir pour et/ou sur lequel depuis 25 ans, on s’entredéchire au mépris des attentes et des aspirations du peuple.
Le 26 Mars, sauf respect pour la mémoire des Martyrs, c’est cette histoire d’imposture concoctée, véhiculée et entretenue par :

– ceux qui croient que la démocratie pluraliste est la fin de l’histoire, pardon du processus révolutionnaire ;
– ceux qui ont eu leurs comptes et assouvi leurs ambitions administratives et institutionnelles, sociales et financières depuis 25 ans ;
– ceux qui ont substitué à l’intouchabilité d’hier, l’impunité d’aujourd’hui ; le consensus d’aujourd’hui à la cooptation d’hier ; le clanisme d’aujourd’hui au clientélisme d’hier ; l’effondrement de l’Etat et de son autorité d’aujourd’hui à la dictature d’hier ; la corruption d’aujourd’hui à la misère d’hier ;
– ceux qui ont cultivé et excellé dans la corruption, le vol et la magouille en tous genres ;
– ceux ont profité et gravité vingt-cinq (25) ans durant autour du système de démocratie « confisquée », « pervertie » et « corrompue »… ; et
– ceux qui croyaient pouvoir continuer toujours à conjuguer au passé et à mépriser l’insurrection populaire qui a eu raison du régime du Président Moussa TRAORE, avant que la jeunesse arabe de Tunisie, d’Egypte, d’Algérie, de Lybie, du Burkina Faso… n’ait décidé de rééditer l’exploit, de réinventer la Révolution, de remettre les régimes d’imposture à l’heure des aspirations des peuples arabes et africains.

Réveil amer des élites ou complot ourdi par le néo-impérialisme en quête de rééquilibrage après le choc financier consécutif aux subprimes ou à la montée de l’international djihadiste ?
Des révoltes concoctées, planifiées et exécutées de main de maître par les puissances impérialistes contre la stabilité et la souveraineté des Etats comme l’avait dénoncé le Président Moussa TRAORE voilà 50 ans ?
Si, au regard du vent de révolte populaire qui fait trembler les cahutes et chaumières autoritaires partout au Maghreb et dans le monde arabe, certains créditent cette thèse. Pour notre part disons-nous simplement, qu’après le Vent de l’Est, les Printemps arabes ont fortement impacté les consciences populaires. Par l’exemple burkinabè, le vent d’espoir qui souffle a désormais donné recette à tous les peuples méprisés sous le joug néolibéral comment faire pour « dégager » un dictateur ?

25 ans après la Révolution de Mars, nombreux sont ceux qui étaient dans les rues et qui se sentent aujourd’hui doublement floués et trahis par les élites oligarchiques d’hier devenues depuis une petite coterie mafieuse, une bourgeoisie compradore et latifundiaire arrogante et corrompue qui depuis vingt 25 ans a mis le pays en coupe réglée et qui au nom du consensus et de la compromission politique pactise à travers des accommodements raisonnables pour perpétuer ses intérêts claniques.

Mais l’Histoire, avec grand H, du 26 Mars, c’est aussi celle du combat et du sacrifice de ces patriotes, engagés et désintéressés. De ces hommes et femmes de l’ombre (au vrai sens du terme) qui ont refusé le fait accompli : le renversement de l’ordre constitutionnel et le système progressiste porteur d’espoir pour tout un peuple et tout un continent.
Hommes de probité et d’exemple qui, au prix de tous les risques pour leur vie, ont accepté d’être les éclaireurs, les porte-drapeaux de l’espoir et du progrès.
À ces hommes de l’ombre (qui n’ont rien à voir avec des clandestins sans scrupules), le devoir de mémoire impose déférence et hommage ad vitam aeternam ! Sans leur abnégation, leur patience, leur enseignement, leur détermination et leur sacrifice, jamais 26 Mars n’aurait été.

C’est pourquoi vingt-cinq (25) ans après, le devoir de mémoire et de génération invite à la réflexion, à la rétrospection afin que la musique du 26 Mars soit à jamais jouée sur des notes partagées, conviviales et communielles. Pour qu’enfin l’histoire de notre Révolution, soit rendue, avec vérité et objectivité, sans complexe et sans aucune manipulation.
C’est dans cet esprit que le Quotidien des sans voix ouvre un grand dossier intitulé… RÉVOLUTION DU 26 MARS : 25 ANS APRÈS.

Dans cette série que nous ouvrons à partir de ce jeudi, nous tentons de tracer les grandes étapes de la Révolution non sans rendre hommage aux héros et aux hérauts. Ensuite nous essayons d’examiner les postures des uns et les impostures des autres.
Notre démarche se fonde sur une approche purement journalistique : rendre les faits à partir de différentes sources, puis donner notre réflexion en même temps la parole à des acteurs de cette étape de notre histoire pour donner leur analyse et opinion, 25 ans après les faits.

 

Source: info-matin

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