Trois nouvelles interpellations ont eu lieu lundi 27 janvier au Niger : deux journalistes et un membre de la société civile. Il s’agit d’Ousmane Dambadji, directeur de publication du journal L’Union, de l’animateur de la chaîne de TV privée Canal 3, Zakari Adamou, et de Nayoussa Djimaraou, secrétaire général du mouvement pour la promotion de la citoyenneté responsable.Tous les trois ont été convoqués à la direction de la police judiciaire suite à un débat télévisé il y a une semaine sur Canal 3.
Ce lundi, deux journalistes et un opposant avaient, eux, été libérés après avoir été entendus par le procureur de la République qui avait estimé qu’il n’y avait pas matière à poursuite. Marou Amadou, le garde des Sceaux, avait prévenu la semaine dernière que le gouvernement ne tolèrerait plus certains dérapages de la presse.
Boubacar Diallo, président de la Maison de la presse, se dit inquiet. Pour lui, on est en train d’assister à une véritable remise en cause des acquis.
Boubacar Diallo, président de la Maison de la presse : « le pouvoir est acculé de toutes parts. Ne sachant quoi faire, on s’acharne sur les proies les plus faciles, notamment les journalistes qui relaient l’information… »
Doudou Rahama, membre de la Convention démocratique et sociale (CDS) fait partie des trois personnes libérées ce lundi. Il dénonce l’attitude du pouvoir, qui cherche à museler la démocratie, dit-il. « Nous n’avons jamais vu cette façon de faire. […] Il faut que le pouvoir comprenne que nous sommes au XXIe siècle et que le peuple est mûr, il connaît et respecte la loi » ajoute-il.