Survenus, respectivement, à Kidal et à Tombouctou, les attentats à la grenade et à la voiture piégée prouvent, à ceux qui en doutent encore, que la sécurité n’est pas de retour au Nord du Mali. Du moins, pas totalement.
Si le premier a fait deux blessés, parmi les soldats maliens à Kidal, le bilan du second attentat, lui, est plus lourd : six militaires maliens blessés et deux civils tués. Signés Aqmi, ces deux attentats relancent le débat sur la nécessité d’accorder aux troupes maliennes leur liberté de mouvement. Surtout à Kidal où, elles sont cantonnées. Ou presque.
C’est connu : en lieu et place des combattants du MNLA, ce sont les troupes maliennes qui sont cantonnées dans la « capitale de l’Adrar ». Officiellement, elles ont été envoyées au Nord pour assurer la sécurité des personnes et de leurs biens. Mais, officieusement, leur liberté d’action et de mouvement est limitée. Elles sont obligées, au cours de leurs patrouilles, de se faire escorter par leurs compagnons d’armes de la MINUSMA et de la force Serval. Pour éviter, dit-on, qu’elles ne commettent d’exactions sur les « populations touareg ».
Pendant ce temps, les combattants du MNLA, censés être désarmés et cantonnés, se comportent dans les régions du Nord comme des Nababs. La kalachnikov en bandoulière et le pistolet-automatique à la ceinture, ils continuent de racketter, de violer, de voler et de tuer…les populations civiles. Parfois, au nez et à la barbe, des troupes françaises.
Aussi, les attentats de Kidal et de Tombouctou administrent la preuve, selon laquelle la menace terroriste n’a pas disparu au Nord de notre pays. Bien au contraire. Elle semble même se renforcer. Comment ces terroristes ont-ils réussi, en dépit des pertes humaines et matérielles qu’ils ont subies, à se reconstituer et à se réarmer ?
Autre question, sans réponse pour l’instant : comment ces jihadistes ont-ils réussi à déjouer la vigilance des troupes malienne, africaine et internationale opérant sur le terrain ?
Aux dernières nouvelles, les troupes maliennes sont sur le pied de guerre. Les secteurs sont bouclés. Et les enquêtes en cours, pour débusquer d’éventuels kamikazes, tapis dans l’ombre.
En attendant, vigilance !
Oumar Babi
Source: Canard Dechainé