La Guinée respire. En cas de défaite aux législatives du 28 septembre, l’opposition avait menacé de descendre dans la rue pour protester contre la fraude. Elle a perdu d’un cheveu, et elle n’a pas manifesté. Elle a même accepté, le 12 décembre, de siéger dans la nouvelle Assemblée.
“La raison a eu le dessus sur l’émotion et on ne peut que s’en réjouir”, déclare Lansana Komara, le secrétaire administratif du Rassemblement du peuple de Guinée (RPG, au pouvoir), qui arrive en tête avec 53 sièges. La “raison”, c’est la nécessité de préparer la mère des batailles, à savoir la présidentielle de 2015. “Si nous sommes à la Chambre, nous serons plus efficaces dans le combat contre la fraude”, explique Cellou Dalein Diallo, le numéro un de l’opposition, dont le parti, l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG), a obtenu 37 sièges. “La fraude n’a jamais été prouvée, réplique Moustapha Naïté, le porte-parole du RPG. Si on fraude, c’est pour avoir au moins 70 % des sièges, pas seulement quatre ou cinq sièges de plus que l’adversaire !” En tout cas, le pouvoir n’aura pas la majorité des deux tiers qui permet de modifier la Constitution ou le code électoral. Il ne pourra pas non plus réformer sans débat la très controversée Commission électorale nationale indépendante (Ceni).