Le Syndicat National des Banques, Assurances, Établissements Financiers et Commerces du Mali (SYNABEF) entame une grève de 72 heures à partir de ce matin. À l’issue d’une assemblée générale tenue le 15 avril 2025, la Fédération Nationale du Pétrole, du Commerce, des Assurances et des Banques (FENPECAB) a précisé ne pas être concernée par cet arrêt de travail.
« La FENPECAB invite tous ses militants et militantes à rester à leur poste aux horaires habituelles de travail » a annoncé le secrétaire général Fadaman KEITA, dans un communiqué rendu public, mardi dernier, pour se démarquer du mouvement de grève du SYNABEF qui doit être effectif ce matin.
Au moment où nous mettions sous presse, la grève restait maintenue, mais les négociations étaient en cours.
Cependant pour répondre au communiqué de la FENPECAB les comités syndicaux pétroliers du SYNABEF ont tenu à préciser, hier au cours d’un point de presse, qu’ils ne reconnaissent d’autres syndicats qui travaillent dans le même secteur d’activité que le SYNABEF.
Selon les syndicalistes, une seule section des entreprises pétrolières existe au Mali et que celle-ci serait affiliée au SYNABEF.
« Même si cela existait, l’écrasante majorité existe au niveau du SYNABEF », a indiqué Mahamane DIARRA, secrétaire général adjoint de la section pétrolier.
Selon lui, leur section englobe 17 comités au sein du SYNABEF dont plus de 1000 agents pétroliers. Ces agents sont répartis dans les stations-services suivantes : Shell ; Total, Yara Service ; Oryx ; Yara Sotraka ; Somayaf ; Ola Energy ; Star Oil ; Coridor ; Baraka ; Petro Bama ; Dépôt Sanké ; Dépôt Tabakoto ; Gambie Service ; Pétro N’Diaye ; Dianegoce.
« Aucun litre d’essence ne sortira de ces stations pendant ces jours de grèves » a déclaré l’adjoint du secrétaire général ; tout en indiquant que le communiqué visant à se démarquer de leur organisation syndicale vise à semer le désordre dans leur lutte afin de saboter le mot d’ordre de grève.
Pour le syndicaliste, l’objectif de leur sortie, hier, n’est d’autre que d’informer les 65 comités du SYNABEF, dont des milliers d’agents, à rester mobilisés pour cette grève.
Si la non-participation de la FENPECAB à cet arrêt de travail peut être perçu comme un ouf de soulagement pour les citoyens, cependant force est de croire que la FENPECAB, seule, ne peut combler les besoins pétrolières, bancaires et autres services, des Maliens durant ces trois jours de grève du SYNABEF réductible à 120 heures, selon les responsables syndicaux qui n’ont toujours pas trouvé un accord avec la Direction nationale du Travail.
Rappelons que dans le préavis du SYNABEF figurent 15 points de revendication dont, la relaxe immédiate et l’abandon des poursuites à l’encontre de leurs camarades Biram DIOP et Alassane TOURE d’ECOBANK Mali pour avoir agi conformément aux procédures et à la réglementation bancaire ; le retour sans délai, avec rappel des salaires des 158 travailleurs licenciés injustement pour des raisons de revendications à UBIPHARM depuis le 1 décembre 2023 et la satisfaction totale et entière de leurs points de revendications légitimes.
Il s’agit entre autres, la finalisation et la signature de la Convention Collective de l’AREPHARM et celle des Commerces; la réintégration, à leur poste initial, sans délai et sans conditions avec rappel des salaires des huit (08) camarades de la société PETRO BAMA injustement licenciés pour avoir suivi le mot d’ordre d’arrêt de travail décrété par le SYNABEF ; l’annulation et le retour sans délai, à leur poste initial, des sept (07) syndicalistes licenciés par BARAKA PETROLEUM sans avis ni consultation de l’inspection du travail dont l’autorisation est requise avant tout licenciement avec rappel des salaires, etc.
PAR AMINA SISSOKO