Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a annoncé vendredi la reprise de ses activités dans la région de Kidal, fief de l’ex-rébellion dans le nord-est du Mali, interrompues pendant plus de deux semaines, pour raisons de sécurité.
Le CICR avait annoncé le 24 avril sa décision de « suspendre temporairement toutes les activités de la sous-délégation de Kidal », une des cinq régions administratives du nord du pays, à la suite d’un cambriolage, le deuxième en moins de trois mois, signe d’un « problème général de sécurité dans l’environnement de Kidal ».
« Après avoir obtenu les garanties de sécurité nécessaires pour le personnel et les biens du CICR auprès des autorités et des leaders de la région, nous avons décidé de reprendre nos activités humanitaires au profit des populations victimes du conflit armé et des violences dans la région de Kidal », a affirmé vendredi l’organisation humanitaire dans un communiqué.
« Les programmes d’urgence, à savoir la fourniture d’eau potable et le soutien à l’hôpital de Kidal, n’avaient pas été concernés » par cette suspension, a-t-elle rappelé.
Selon un rapport publié cette semaine par l’Association malienne des droits de l’homme (AMDH) et la Fédération internationale des ligues des droits de l’homme (FIDH), « le Mali connaît actuellement un niveau d’insécurité sans précédent » depuis plus de quatre ans.
L’intensification des attaques jihadistes s’y accompagne « d’une recrudescence d’autres formes de violences, telles que des assassinats, actes de torture, pillages, viols et menaces », commis pour partie par « des personnes tirant parti de l’insécurité pour commettre des actes de banditisme », selon le rapport.
Le nord du Mali était tombé en mars-avril 2012 sous la coupe de groupes jihadistes liés à Al-Qaïda à la faveur de la déroute de l’armée face à la rébellion à dominante touareg, d’abord alliée à ces groupes qui l’ont ensuite évincée.
Ces jihadistes en ont été en grande partie chassés par une opération militaire internationale lancée en janvier 2013 à l’initiative de la France et qui se poursuit actuellement.
Mais des zones entières du pays échappent au contrôle des forces maliennes, françaises et de l’ONU, régulièrement visées par des attaques meurtrières, malgré la signature en mai-juin 2015 d’un accord de paix, censé isoler définitivement les jihadistes.
Selon le rapport de la FIDH et de l’AMDH, au premier trimestre 2017, « les actes contre les forces internationales et l’armée malienne ont fait au moins 110 morts », dont trois Casques bleus et un soldat français.
La rédaction