Sous la houlette du Collectif de la défense de la république (CDR), la population de Bamako est descendue dans la rue ce vendredi 27 décembre 2013, dans le cadre d’une marche-meeting. Objectif, réclamer la libération sans condition de Kidal. Les manifestants sont partis de la place de la liberté au monument de l’indépendance avec pour maître mot « libérer Kidal ! »
Si une chose traumatise le peuple malien c’est bien la situation de Kidal qui peine à rentrer dans le giron de la république malgré les discours musclés du Président Ibrahim Boubacar Keita. Le collectif pour la défense de la république est monté au créneau, le vendredi 27 décembre 2013 à Bamako pour appeler au redéploiement de l’armée et l’administration à Kidal. Selon les organisateurs, leur action vise à soutenir les propos d’IBK afin qu’il traduise les paroles en pratique. Dans cette logique, le Collectif n’a pas hésité à dénoncer vigoureusement la présence de l’armée française à Kidal. Toute chose qui empêche selon eux l’armée malienne à en découdre avec ce statu quo à Kidal. « Non à l’autodétermination de Kidal », « A bas la politique française à Kidal », « le Mali ne va jamais discuter avec aucun groupe pour l’indépendance d’une quelconque partie de son territoire », « Nous voulons que Kidal soit une région Malienne, nous voulons qu’il soit une partie du Mali », « nous voulons que l’armée et l’administration malienne soit partout à Kidal. Nous voulons dire à IBK que nous lui soutenons pour la libération de Kidal » sont entre autres slogans que l’on pouvait lire et entendre. A Ibrahim Maiga, un des organisateur de la marche meeting de préciser que la marche du CDR ne signifie aucunement que les maliens sont contre la France, ni contre son Président François Hollande. « Nous marchons plutôt contre la politique de la France à Kidal ».
Tous, pour l’intégrité et l’unité malienne
Amadou Djicoroni, un sexagénaire explique les raisons de sa présence à la marche meeting. « Je suis là parce que je pense que tous les maliens doivent s’associer aux actions qui ont pour objectif la reconquête de Kidal, de l’intégrité territoriale. Tout ce qui me préoccupe, c’est le Mali. Donc tout ce qui agit dans le sens du Mali, je le suis, je le soutiens et j’invite tout le monde à se joindre à eux sans aucune nuance ». Et de conseiller, mettons le Mali au-dessus de tout, de tous les clivages et oppositions au profit d’une seule valeur. C’est notamment l’intégrité, l’unité du Mali, le respect de son drapeau, de son Hymne nationale et de sa devise qui stipule « un peuple, un but, une foi ».
Le rassemblement du peuple seul moyen pour libérer Kidal M. Djicoroni est convaincu qu’après une telle marche meeting, la situation de Kidal aura un dénouement. Sinon avertit-il, le peuple va, de plus en plus, se lever. Car le peuple malien n’est pas un peuple à plat ventre, n’est pas un peuple à genoux. C’est un peuple qui subit un drame, une frustration, une humiliation nationale qu’il peut régler par le rassemblement du peuple sans usage de force. Une fois que le peuple malien accepte de se lever, Kidal sera libérer.
Pour le Collectif pour la défense de la république, il faut que le peuple malien comprenne que le cas Kidal est loin d’un problème racial, de tourregs. C’est un problème d’intérêt pour les occidentaux. Il a fait savoir que « d’ici un mois si rien n’est fait, nous allons monter d’un cran dans la lutte ».
Ibrahima Traoré
source :Lefaso.net