Le leader de la Convention nationale pour une Afrique solidaire (CNAS Faso Hèrè), Dr Soumana Sako, ne comprend pas ” pourquoi les pouvoirs publics attendent la dernière minute, littéralement à la veille de la nième rencontre d’Alger ” pour tenir un simulacre de forum afin d'”écouter ” la classe politique et la société civile sur le dossier de la crise dans le septentrion du pays. Il a protesté contre cette ” manœuvre cousue de fil blanc ” le samedi 7 février lors de la table que son regroupement politique a tenue à la Maison des Aînés
A l’entame des travaux, l’ancien Premier ministre a fustigé ce qu’il a appelé »une vaine tentative de diversion et de démobilisation » orchestrée par les pouvoirs publics. Ceux-ci, en effet, s’étaient montrés réticents quant à la tenue de ce que l’opposition avait appelé « le forum républicain sur le nord » devant regrouper la majorité et l’opposition pour réfléchir à la crise du Nord et dégager des solutions conformes à la volonté du peuple. C’est donc à la dernière minute – la reprise des pourparlers étant annoncée pour les prochains jours – que les autorités convoquent illico presto les acteurs politiques et la société civile pour un tel forum.
Or, Dr Soumana Sako et ses amis politiques ont aussi initié une telle rencontre pour le samedi dernier avec le même ordre du jour. Ce qui explique, du reste, l’absence de certaines formations politiques à la rencontre organisée par le gouvernement au CICB. C’est cette coïncidence d’agenda que le leader de la CNAS Faso Hèrè a dénoncé dans un style propre à lui. « Les pouvoirs publics, qui avaient superbement ignoré jusqu’ici le peuple malien et traité la classe politique et la société civile comme citoyens de seconde classe n’ayant rien à dire sur l’avenir du Mali, se réveillent soudain et décident, à la dernière minute, de convoquer une rencontre le même jour, avec pratiquement les mêmes catégories de participants, sur le même thème et à 200 m d’ici, pour de soit disant »information et concertation » » ! Et le leader de la CNAS Faso Hèrè de dénoncer : « La manœuvre est cousue de fil blanc, le complot est patent et s’ajoute à la longue liste de tentatives éhontées de sabotage de la résistance populaire à la démission nationale et à la partition du Mali « .
Pour l’ancien Premier ministre durant la transition de 1991-1992, depuis avril et mai 2014, la classe politique n’a eu de cesse d’exiger du gouvernement que soit mis en place un cadre national de concertation pour définir une position nationale commune dans l’intérêt du peuple malien. Et d’ajouter qu’en réalité le gouvernement est en train de paniquer devant » la montée irrésistible du vaste mouvement de résistance populaire au complot ourdi contre l’intégrité territoriale du Mali « . A en croire Soumana sako, les autorités font preuve d’un aveu d’échec des velléités de vassalisation de l’Etat malien et de remise en selle de l’ordre politique colonial qui, il y a 56 ans à peine, soumettait le peuple malien à une oppression et à une exploitation féroces.
Bruno D. SEGBEDJI
Source: L’Indépendant