Le Westgate, ce supermarché de Nairobi fréquenté par des riches kényans et par expatriés nage dans le sang ce samedi. Les islamistes ont tiré sur les occupants faisant au moins 30 morts.
- Des policiers et des responsables d’un centre commercial se dispersent alors que retentissent des coups de feu le 21 septembre 2013 à Nairobi
Un commando d’islamistes somaliens shebab a pris d’assaut samedi un centre commercial de luxe à Nairobi, tuant au moins 30 personnes parmi la foule des riches clients kényans et expatriés.
Une dizaine d’assaillants masqués, selon des sources policières, ont fait irruption à la mi-journée dans le centre commercial bondé à cette heure du “Westgate Mall”, semant la mort et le chaos parmi les familles en train de faire leurs courses et les badauds attablés aux terrasses de cafés.
Ils ont ouvert le feu à l’arme automatique et à la grenade sur la foule cosmopolite -Africains, Indiens et Occidentaux- des clients et les employés du centre, un imposant bâtiment rectangulaire de quatre étages, l’un des lieux de promenade préféré des classes aisées de Nairobi.
Les shebab somaliens, liés à Al-Qaïda, ont revendiqué l’attaque en fin de journée, alors que les affrontements se poursuivaient encore au Westgate entre forces de sécurité et assaillants retranchés dans l’un des étages.
“Les moujahidines ont pénétré aujourd’hui vers midi dans Westgate. Ils ont tué plus de 100 infidèles kényans et la bataille se poursuit”, ont affirmé les islamistes sur leur compte twitter, une revendication ensuite confirmée dans un communiqué.
“Nous vous avions prévenu”
Ils ont justifié l’attentat comme des représailles à l’intervention de l’armée kényane depuis deux ans dans le sud de la Somalie contre le groupe islamiste, rappelant avoir “prévenu le Kenya à de l’attentat le plus meurtrier nombreuses reprises”.
“Ce que les Kényans voient à Westgate, c’est de la justice punitive pour les crimes commis par leurs soldats” en Somalie “contre les musulmans”, ont-ils écrit.
“Le message que nous envoyons au gouvernement et à la population kényane est et sera toujours le même: retirez toutes vos forces de notre pays”, ajoutent les shebab.
L’armée kényane était entrée en Somalie en 2011 et se maintient depuis dans le sud du pays, dans le cadre d’une force africaine soutenant le gouvernement somalien qui a infligé de nombreuses défaites aux islamistes.
L’attaque de ce samedi pourrait être l’attentat le plus meurtrier dans la capitale kényane depuis une attaque-suicide d’al-Qaïda en août 1998 contre l’ambassade américaine de Nairobi, qui avait fait plus de 200 morts.
Selon un témoin, les assaillants, parlant l’arabe ou le somali, ont “exécuté” des clients.