Oui. Trois fois oui. Comment clamer l’innocence de Bill Cosby, quand ce dernier, après plus de cinquante accusations d’agression sexuelle, a bien du mal à se défendre lui-même ? Comment réclamer à Mark Zuckerberg 1 milliard de dollars au nom de la création (pour éponger une dette de 53 millions de dollars), prétendant que ça vaut mieux que d’aider à construire des écoles en Afrique ? Comment être bête au point de dire à Wiz Khalifa, nouveau boy-friend de son ex, Amber Rose, qu’il lui doit son enfant, au prétexte que s’il ne s’était pas séparé de la mannequin… Non, mais allô ?

Non. Il veut le buzz et l’argent du buzz (à l’heure où nous bouclons, Pizza Hut, non sans cynisme, lui propose un job pour renflouer sa dette). Mais, comme tout bon fêlé, il laisse entrer quelque lumière. Il y a du sous-texte chez Kanye, pour qui Bill Cosby, avant d’être un individu ignoble, représente un des premiers Afro-Américains à avoir connu un tel succès. Avec un peu de bienveillance, on pourrait voir dans l’épisode Zuckerberg une critique du charity-business. Quant à son ex… non, nous ne voyons pas d’explication.

Peu importe. Il y a du génie dans sa mégalomanie, et réciproquement. Cinglé (in)utile ou maître manipulateur des masses et des médias… De tout ce fatras, prions pour qu’il ne reste que de la mode et de la musique. Son défilé Yeezy fait déjà date. Maximaliste, ce show au Madison Square Garden, construit à partir d’une photo signée Vanessa Beecroft d’un camp de réfugiés hutus au Rwanda en 1995, fut « proprement » étourdissant. Quant à son nouvel album, « The Life of Pablo », c’est une conjonction d’astres musicaux rare. Comme un vrai poème, comme un vrai délire.

Source: Elle.fr