Elle traine derrière sa fine silhouette des années de pratique et de succès dans ce métier, si particulier pour les femmes. La photographie, c’est le métier qu’a choisi cette jeune fille d’une trentaine d’années qui a fait presque le tour du monde, avec son appareil photo, sur lequel elle veille comme la prunelle de ses yeux.
Nous avons fait la découverte de cette jeune photographe, à travers la première édition de l’inter biennale de la photographie, organisée par le réseau des photographes du Mali, un festival de 30 jours qui a été lancé le 06 décembre 2018 à Bamako. Mieux préparer les photographes maliens avant la grande biennale de la photographie et inciter les populations à s’intéresser davantage à la photographie, tels sont les principaux objectifs de cette inter biennale. Participent à ce festival 15 jeunes photographes dont deux femmes seulement, notamment Oumou TRAORE et Kany SISSOKO.
Sortie de l’institut national des arts de Bamako, cette jeune photographe a vite embrassé ce métier qu’elle trouvait étrange. Après seulement quelques semaines de stage au Musée national, elle a découvert en ce métier un véritable moyen d’expression. «A la fin de mon cycle, quand on m’avait demandé d’aller faire un sage au Musée national pour apprendre la photographie, j’avais catégoriquement refusé. Je ne me voyais pas du tout photographe. Je rêvais de travailler dans les ONG humanitaires. C’est pourquoi je suis allée au Plan Mali. Mais quand notre professeur d’art m’a conseillée de faire un tour au musée, c’est là que j’ai compris que la photo, ce n’est pas comme pensent les non professionnels. Les images sont une expression qui libère son producteur. Comme on le dit, ‘’les images parlent’’ », explique Kany. Ainsi, depuis 2014, elle expose régulièrement, notamment lors du off de la biennale photographie de Bamako, de la Quinzaine de la photographie au Benin et du festival des femmes à Houlgate (France) «Les femmes s’exposent ». Elle assure également des ateliers de formations auprès des jeunes sur les thèmes du journalisme et de la photographie.
Promue meilleure photographe de ce festival, auquel participent des femmes photographes à Paris, Kany, malgré son jeune âge, est une star sur les estrades internationales. En Afrique, elle est présente sur toutes les expositions internationales, à l’issue des concours qu’elle remporte avec brio
Être femme et photographe demande des sacrifices, selon notre interlocutrice. Ce métier demande beaucoup d’efforts. Du coup, dès fois, regrette-t-elle, on sacrifie certaines activités familiales pour répondre à l’appel de la profession. «Ce métier demande beaucoup de temps. Mon succès, je le dois à ma patience d’apprendre le métier à chaque instant. Malgré les distinctions que j’ai reçues, je suis toujours à l’école des grands. Donc je suis présente à toutes les formations pour améliorer ma connaissance. Je suis souvent aussi entre les airs et sur les routes pour des reportages et surtout des expositions. Donc, souvent je suis très absente de la famille», a-t-elle dit, avant de remercier sa famille pour la compréhension.
A propos du festival photo’Art, elle souligne que cette activité constitue un tremplin, un palliatif qui permettra à la nouvelle génération de photographes maliens de s’imprégner des rudiments de l’art photographique, nécessaires à leur promotion, de les outiller afin qu’ils puissent assimiler les techniques de traitement des concepts et thématiques des concours et grandes rencontres photographiques. « La rencontre permettra aux photographes de capitaliser leurs acquis en vue des rencontres futures », assure-t-elle, avant de se dire fière d’être parmi les exposants
PAR CHRISTELLE KONE
Source: info-matin