LE FÉTICHEUR DAOUDA YATTARA DIT CHITANÈ PLACÉ SOUS MANDAT DE DÉPÔT DEPUIS MARS 2021 EST LIBRE
Dans notre publication du 8 mars 2021 il y a environ deux (2) années et six (6) mois nous évoquions le placement sous mandat de dépôt du grand feticheur malien DAOUDA YATTARA dit CHITANÈ et ses présumés disciplines par le procureur du tribunal de grande instance de KATI pour présomption de trafic d’organes humains.
C’est après environ deux (2) ans et six (6) mois de séjour carcéral qu’il recouvre la liberté ce mercredi 23 août 2023.
●RAPPEL DES FAITS
Les faits remontent au 22 février 2021 vers 12h, un blessé à sang accompagné par son oncle, se présente au Commissariat de police du 1er arrondissement. Il dit s’appeler NÉNÉ COULIBALY, 23 ans, Soudeur résident à Kati-Koko Plateau. On pouvait voir des traces de blessures au couteau sur son cou, son dos et sur ses cuisses. Le plaignant dit avoir été agressé au couteau par son cousin KOMAN COULIBALY, 25 ans chauffeur résident à Kati. Les deux habitent Chez leur oncle, Sougalo COULIBALY, un adjudant de l’Armée. Après son audition, une enquête fut immédiate ouverte par le commissariat.
C’est ainsi qu’une enquête fut ouverte par le commissariat du 1er Arrondissement de Kati, sous les ordres du Commissaire Mamadou Y DIARRA. Conduite par le très fin enquêteur, le major Souleymane Z COULIBALY dit Konko-Solo, l’enquête connu ses premiers résultats dès le lendemain de la forfaiture. Les Limiers ont en effet interpellé le mis en cause, KOMAN COULIBALY.
Au cours des interrogatoires, ce dernier ne peut que passer aux aveux, déclarant qu’il aurait attenté à la vie de la victime sur ordre de son maître spirituel, DAOUDA YATTARA DIT CHITANÉ, et d’ajouter qu’il voulait extraire son sang pour des sacrifices que son maître CHITANÉ lui a conseillé.
A ses dires, c’est son Grand Maître «Karamogo», à savoir Daouda Yattara dit «Chitané» qui lui a demandé le sang d’un des proches pour son sacrifice personnel. Et à l’en croire, il n’était pas seul. Il a, séance tenante, livré ses complices KALILOU DIARRA 19 ans et ABDRAMANE DIARRA 29 ans.
Dans le cadre de l’enquête, les limiers du 1er Arrondissement de Kati ont donc procédé à l’interpellation de ceux-ci. C’est ainsi que l’enquêteur en charge de ce dossier, le Major CHEF BR Souleymane COULIBALY dit Konko-Solo se souvint d’un d’assassinat similaire, en l’occurrence du corps d’un jeune abandonné dans sa chambre à coucher au quartier N’tominikoro de Kati au mois d’août 2020.Y avait-il un rapport ? Le flic décida donc d’en avoir le cœur net.
Il amena alors les suspects au quartier N’Tominikoro de Kati et leur demanda séparément s’ils connaissaient les lieux. Affirmatif ! Et l’un d’eux reconnut la chambre où la victime a été égorgée et vidée de son sang. Il donna même des indications précises sur les meubles et autres objets se trouvant dans la chambre. A leurs dires, ils étaient 4 à assassiner et extraire le sang de la victime dans la nuit du 30 août au 31 août 2020. La victime répondait au nom de ALASSANE KONÉ 38 ans, Tailleur à N’Tominikoro. Le sang ainsi recueilli, avouèrent-ils, était destiné à Daouda Yattara dit «Chitanê».
La bataille de Chitanèbougou n’a pas lieu faute de démons de taille
Munis de tous les renseignements et préparés par conséquent, les Limiers décidèrent de faire une descente à «Chitanèbougou», l’antre de Satan afin d’y livrer la bataille épique du Bien contre le Mal. Ce lundi 08 mars 2021 vers 05h, une équipe d’élite composées des éléments de la brigade de recherche de la police du 1er arrondissement de Kati conduite par le commissaire Mamadou Y DIARRA, de deux unités du BAC (Brigade anti criminalité), des éléments du commissariat du 9ème Arrondissement de Bamako et un détachement du commissariat du 9ème Arrondissement de Sebenicoro, prit d’assaut «Chitanébougou».
Sur place, certains disciples de «Chitané » tentèrent de résister. Mais bien évidemment, la force était du côté des Anges. Ils furent vite neutralisés. Le sommeil matinal du maître féticheur Daouda YATTARA fut ainsi écourté. Il dormait profondément à l’étage sous une moustiquaire devant sa chambre. Il fut cueilli comme un poussin. Au début, il ne voulut coopérer mais avec le professionnalisme requis du commissaire et de ses guerriers, il a été vite maîtrisé sans incident et conduit au Commissariat de police du 1erarrondissement de Kati. C’est dire qu’en sa qualité de «Chitanê», fils de Démon, il n’a pas vu le coup venir, n’a pu s’opposer et empêcher son destin de s’accomplir. Un constat qui doit faire méditer. Passons !
Sous son matelas, les Policiers découvrirent un pistolet automatique «Moraga» chargé de 5 balles. Des fouilles poussées ont permis de mettre la main sur une carabine chinoise chargée de deux 02 balles ; plusieurs munitions de calibre 9mn et 7,62 mn, en plus des tenues de tous les corps des forces de sécurité maliennes…
Il nia les faits mais identifia clairement ses disciples
Aux dires des jeunes suspects, c’est bien Daouda YATTARA qui leur donne son véhicule et tous les moyens nécessaires pour accomplir leurs missions qui consistent à se promener en ville, y trouver des victimes, les assassiner et apporter leur sang et/ou organes au Maître Féticheur pour des travaux mystiques. Et l’un d’eux se souvient même d’un jeune accidenté de la circulation routière transporté en catimini à Chitanêbougou. Le malheureux n’a plus jamais été retrouvé. Etait-il décédé suite à l’accident sur la route ou achevé dans l’antre du Démon? Nul ne le sait.
Et lors de la confrontation entre disciples et maître, les premiers s’exclamèrent «KARAMOGO» en s’adressant à Daouda et ce dernier identifia un de ses disciples en l’appelant «NGANA» («le Téméraire» en Bamanakan).
Professeur Touramagan
Source: Kojuku