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Jugé pour « assassinat » de l’épouse de son frère: Aly Diallo écope de la peine de mort

La Cour d’assises s’est penchée, le mercredi 31 mars, sur l’affaire ministère public contre Aly Diallo, jugé pour  » assassinat  » d’Aïssatou Diallo, l’épouse de son frère de lait, Bocary Diallo. Ainsi, les juges ont infligé la peine de mort à l’accusé pour les faits à lui reprochés.

 

Selon l’arrêt de renvoi, c’est en mai 2017, à Koïna, village situé à quelques encablures de la ville de Tominian (Ségou), que l’émoi, la désolation et surtout la consternation ont étreint les membres de la famille Diallo. Cela, suite à la découverte du corps sans vie de la dame Aissatou Diallo, épouse de Bocary Diallo. Invoquant la fatalité, ils décidèrent de procéder à son inhumation, sans informer le père de la victime, Mamadou Diallo, qui finit par dépêcher son épouse et son fils Sékou pour assister aux obsèques.

Arrivée sur les lieux, l’instinct maternel de la mère l’a poussée à rejoindre les siens pour participer au lavage mortuaire de sa fille. Elle ressortit brusquement, après avoir découvert la gorge tranchée d’Aissatou Diallo. Elle en informa son fils, Sékou, qui tomba en syncope avant de se relever et d’aller informer son père.

Face à l’évidence qu’Aïssatou Diallo venait d’être tuée et non à la suite d’une mort naturelle, Bocary Diallo, époux de la victime et un conseiller du Chef de village de Koïna portèrent l’affaire devant la Brigade de Gendarmerie de Tominian. Ainsi, tous les soupçons convergèrent sur Aly Diallo, frère ainé de Bocary Diallo, les deux frères entretenant une certaine inimitié. Le premier avait mystérieusement disparu après le drame.

Quelques jours après les faits, Aly Diallo a été interpellé par la Brigade territoriale de Tominian. Au cours de son interrogatoire, Aly Diallo, qui avait opté pour la dénégation systématique, à l’enquête préliminaire, finit par reconnaître les faits devant le juge d’instruction et fut inculpé pour  » assassinat «  d’Aïssatou Diallo.

A la barre, Aly Diallo dira que sa femme et celle de son petit frère ne s’entendaient pas, alors que c’est lui qui avait la charge des biens de la famille. Face à la situation, son père lui a retiré cette responsabilité en mettant les biens à la disposition de son frère Bocary. Puis, un jour, dans la matinée, Aïssatou lui adressera des quolibets et l’insultera, tout en lui crachant dessous. « Je me suis servi de la manchette que je détenais pour assener des coups violents à la tête d’Aïssatou. Avant de disparaître « , a-t-il dit. A la question de savoir pourquoi, il avait une manchette ce jour-là, Aly Diallo expliquera qu’il devait aller en brousse pour couper les herbes et les rapporter aux animaux. Les jurés lui ont aussi demandé pourquoi il n’a pas assisté la dame après le forfait. L’accusé n’a pas pu apporter de réponse à cette question. Il fera remarquer qu’il a été choqué par les propos de l’épouse de son frère.

Pour sa part, Boucary Diallo dira qu’il est parti de la maison très tôt ce jour, en laissant sa famille et sa fille devant la porte en train de dormir. A son retour, son épouse baignait dans le sang à telle enseigne que sa fille en fut éclaboussée. Stupéfait,  » j’ai informé mes parents ainsi que les autorités compétentes pour faire le constat. Et, toute cette situation s’est passée en l’absence de mon frère Aly « . C’est quelques jours après que les soupçons se portèrent sur ce dernier et il a été arrêté par la Gendarmerie chez un parent qui l’a dénoncé. Il témoignera aussi que sa femme a reçu des coups de pioche et quelques coups de machette à la gorge. Avant d’ajouter que son frère ne s’entendait point avec les autres membres de la famille.

L’avocat de l’accusé s’est incliné devant la mémoire de la défunte. Ainsi, il ajoutera que l’instruction finale étant à la barre, les débats ont permis de savoir que son client a agi sous le coup de la colère. Du fait que la garde des biens lui a été retirée par son père. Toutefois, il tentera de convaincre la Cour qu’il n’a pas prémédité son crime. Puisqu’il a croisé la victime qui l’a insulté. C’est au regard de ces observations qu’on doit requalifier les faits.

Pour le parquet, l’accusé a mûri son plan et l’a mis à exécution suivant les éléments constitutifs de l’assassinat. C’est pourquoi, il demandera à la Cour de ne pas accorder de circonstances atténuantes à l’accusé. Il arguera aussi qu’Aly Diallo ne fait plus partie de la famille Diallo. Car, dit-il, sa place est à la prison et non dans le village de Koïna.

A l’issue de l’audience, la Cour, dans sa sagacité, a condamné Aly Diallo à la peine de mort, suivant les articles 199 et 200 du Code pénal. S’agissant de Dommages et intérêts, son frère Boukary Diallo a dit à la Cour qu’il ne « demande rien ».

Oumar BARRY

Source: l’Indépendant

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