Elles sont au nombre de 8, les maladies dont la prise en charge n’a pas encore atteint des dimensions souhaitables. Il s’agit de : la filariose lymphatique, le trachome, les géohelminthiases, l’onchocercose, les schistosomiases, la lèpre, la dracunculose et la trypanosomiase humaine africaine
Mondialement fixée au 30 janvier de chaque année, la Journée mondiale de lutte contre les maladies tropicales négligées (MTN) a été célébrée, ce jeudi 2 février au Mali, pour des raisons de programmation. Ainsi, en prélude à cette journée, les organisateurs qui sont pour la plupart des coordinateurs de lutte contre ces maladies, ont animé une conférence de presse. C’était sous le couvert de la Direction générale de la santé et de l’hygiène publique, à travers le ministère de la Santé et du Développement social. Le thème de la journée est : « Atteindre l’équité en santé pour mettre fin à la négligence des maladies liées à la pauvreté ».
Dans une présentation de ces différentes maladies, la coordinatrice du Programme national d’élimination de la filariose lymphatique, Dr Massitan Dembélé a, d’abord, fait le point de la situation épidémiologique des MTN qui, d’après des enquêtes menées en 2007, sont réparties sur toute l’étendue du territoire national. Ce qui fait qu’aujourd’hui, les maladies tropicales négligées constituent un problème de santé publique au Mali. Aussi 7 programmes ont été créés pour leur prise en charge. C’est à la suite de cela qu’au niveau des districts sanitaires et des directions régionales de la santé des comités techniques de coordination et de pilotage ont été installés et des points désignés.
Pour gagner le combat contre les MTN, les équipes de coordination ont aussi mis en place des approches stratégiques. Elles concernent : les campagnes de traitement de masse intégré des populations ; la communication pour le changement de comportement ; la formation du personnel socio-sanitaire et des relais ; l’approvisionnement en médicaments des structures impliquées ; identification et prise en charge des cas et de leurs complications etc.
L’application de ces approches sur le terrain, a permis d’obtenir des résultats qui ont été évalués en termes d’acquis. Concernant l’onchocercose, le traitement de masse est en cours dans 20 districts sanitaires (Kayes, Koulikoro, Sikasso). Ce qui a permis de constater une faible prévalence, voire une prévalence nulle dans les zones endémiques traitées.
Pour les schistosomiases, la mise en œuvre par aire de santé des stratégies de traitement de mase a été effectuée. De même, concernant la lèpre, le seuil épidémiologique est évalué de 1 cas pour 10 000 habitants. Cela a permis de maintenir l’élimination de la lèpre au niveau de tous les Districts sanitaires.
Quant à la dracunculose, l’arrêt de la transmission de la maladie de ver de Guinée a été constaté dans les régions de Kayes, Koulikoro, Tombouctou, Gao et Kidal.
S’agissant de la trypanosomiase humaine africaine, le Mali est déclaré par l’OMS en 2020, éligible pour son élimination.
Pour maintenir le statu-quo dans la lutte contre les MTN, les différentes cellules de coordination plaident pour la mobilisation des ressources additionnelles, pour l’identification et la prise des cas et de leurs complications.
Diakalia M Dembélé