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Jardins d’enfants : UNE PROVIDENCE POUR LES TOUT-PETITS

Les bienfaits de ces établissements sont largement méconnus. Pourtant l’enfant y acquiert l’aptitude de mieux s’adapter à l’école

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La pratique de l’éducation préscolaire n’est pas récente dans notre pays où la prise en charge de la problématique du développement de la petite enfance constitue une des priorités de développement national. Au même titre que l’éducation et la santé pour tous, d’ailleurs. Les premiers centres de développement de la petite enfance – connus par les spécialistes sous le sigle CDPE et plus communément appelés « jardins d’enfants » – datent de l’ère coloniale. Le tout premier établissement préscolaire à vocation véritablement éducative a vu le jour en 1954 à Bamako à l’initiative des Sœurs de la charité et s’appelait le « CP0 » (Cours préparatoire zéro).

Qu’on le désigne comme jardin d’enfants ou (et de manière inexacte) comme garderie d’enfants, le CDPE est à l’école ce qu’est un bon soubassement à tout édifice. Il soutient, encadre et prépare l’enfant à entrer dans un autre monde différent du cercle de famille. Pourtant sa fonction et ses mérites sont largement méconnus de nombreux parents, même dans le milieu dit intellectuel. Ceux-ci considèrent que mettre leur progéniture au jardin d’enfants, c’est les placer en lieu sûr une partie de la journée. D’autres estimeront qu’un CDPE est tout prosaïquement une garderie accessible surtout aux enfants de couples aisés. La réalité est heureusement beaucoup plus complexe, le CDPE jouant un rôle non négligeable dans le processus d’évolution des enfants.

Les spécialistes sont catégoriques sur ce point: la façon dont se déroulent les premières années de la vie revêt une importance capitale dans le devenir des enfants. En d’autres termes, beaucoup se joue avant l’âge de six ans. C’est la période où la croissance physique et le développement psychomoteur (développement de l’esprit) et cognitif de l’enfant (processus par lesquels celui-ci apprend à connaître son environnement) sont très rapides. C’est aussi et incontestablement pendant cette période que le tout-petit éprouve toute une série de besoins sanitaires, nutritionnels, éducatifs et surtout socio-affectifs. Dans de nombreux pays, on place l’enfant au jardin dès ce stade de son évolution.

La première étape commence dès la naissance et s’étend jusqu’à la troisième année de l’enfant. Mme Coulibaly Maria Sangaré, directrice de l’Education préscolaire et spéciale, fait remarquer que cette étape est effectivement capitale, car marquée par la dépendance de l’enfant et sa grande vulnérabilité liée à l’immaturité, surtout dans les domaines sanitaires, infectieux et nutritionnels. A ce stade, un suivi laborieux du tout petit s’avère indispensable et pour cela, il faut éduquer les parents  afin de leur donner une idée précise de la complexité de l’enfance. Les jeux entrent aussi dès ce moment dans la vie de l’enfant.

DE 6 ANS A 8 ANS. La deuxième étape couvre la période allant de trois ans à cinq ans.  C’est à ce moment que l’enfant débute la fréquentation du centre de développement de la petite enfance. Le CDPE dispose d’un programme pédagogique dont le contenu stimule le psychisme, la motricité  et le langage de l’enfant, mais aussi sa socialisation. Autrement dit, son éveil et sa préparation à la scolarisation. « Comme le terme l’indique, préscolariser, c’est préparer l’enfant pour sa scolarisation », précise la directrice de l’Education préscolaire et spéciale. Durant cette période, les enfants acquièrent des compétences, réalisent des apprentissages, construisent les bases de leur savoir et de leur penser, découvrent les valeurs morales de leur milieu, développent leur personnalité. Il faut donc, pour assurer avec succès cette dépendance de l’enfant, des techniques et des techniciens qui sont les éducateurs préscolaires. Ces derniers sont dans notre pays formés à l’Ecole de formation des éducateurs préscolaires, (EFEP).  « A l’école,  la différence se fait nettement sentir entre un enfant sorti d’un CDPE et un autre qui accède directement à sa première classe », assure  Mme Coulibaly Maria Sangaré.

La troisième et dernière étape va de 6 ans à 8 ans. A ce stade, on prépare le passage des enfants  du jardin à l’école. Ce passage nécessite un accompagnement et un renforcement des capacités des enseignants eux-mêmes pour les aider à faciliter l’adaptation de l’enfant à son nouveau milieu qu’est l’école. Il passera bientôt des jeux du jardin d’enfants à l’apprentissage proprement dit de l’école. Cet apprentissage donne lieu à l’appropriation des règles et d’une discipline. Si le passage réussit, l’enfant y gagnera de l’amour pour l’école.

La petite enfance fait l’objet d’une sollicitude particulière de nos autorités à travers un document de Politique nationale de développement de la petite enfance basé sur trois approches principales. L’approche droit  pour défendre le droit de tout enfant à l’éducation.   L’approche holistique intégrale de la petite enfance qui permet de prendre maintenant en charge l’enfant de 0 à 8 ans, contrairement à l’ancienne philosophie axée sur la période allant de 3 ans à 6 ans. La troisième dite approche communautaire qui envisage la vulgarisation des CDPE. Actuellement, les Centres sont déjà nombreux hors des grandes villes dans les zones d’intervention des partenaires tels que Save the children, l’UNICEF, Plan Mali avec l’accompagnement des collectivités. La réalisation du principe « Un village, un CDPE » relève pour le moment du rêve. Mais d’un rêve pour la réalisation duquel la direction de l’Education préscolaire et spéciale mobilise le meilleur de ses énergies.

                                                                                                                                                     C.  DIAWARA

source : essor

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